Dynamite Shakers, l’un des groupes phares de la scène rock française, et l’un de nos chouchous, viennent de rencontrer une reconnaissance plus large après la sortie de leur album Don’t Be Boring. C’est une excellente nouvelle, et nous avons voulu faire le point avec eux, après leur concert impressionnant à la Boule Noire, et en attendant leur passage à la Maroquinerie en mars 2025.
Benzine : Il y a un an, quand on s’est vus, on parlait de vos débuts prometteurs. Comment avez-vous vécu cette première année sous les projecteurs ?
Elouan : L’année 2024 a été une année particulière pour nous puisque nous avons sorti notre premier album. Le disque nous a ouvert pas mal de portes, et la tournée prévue s’est étoffée au fil des mois. En parallèle, on a continué à répéter pour préparer le deuxième album. Il y a eu un effet domino sur beaucoup de points, les choses avancent, alors c’est top !
Benzine : Quels ont été les moments les plus marquants ou les plus surprenants depuis notre dernière interview, qui remonte à février 2022 ?
Lila-Rose : Le concert à Rock En Seine cet été a été marquant. Le festival est immense, et il y avait des enjeux à ce concert. On jouait en fin d’après-midi, le public était en pleine forme, beaucoup de monde et beaucoup d’ambiance. C’est un bon souvenir, on était content de nous, et voir le nom de son groupe sur la même affiche que celle de PJ Harvey et des Pixies, ça fait bizarre.
Benzine : Comment s’est passé le processus de création et d’enregistrement de Don’t Be Boring ? Y a-t-il des anecdotes marquantes à partager ?
Elouan : Les premières compositions de l’album sont nées à peu près 3 ans avant sa sortie. On a donc pu les roder en live un bon nombre de fois. On a enregistré avec Jim Diamond dans le studio Black Box, qui se trouve en pleine campagne près d’Angers. On avait 8 jours pour enregistrer 12 morceaux. On mangeait tous les cinq ensemble à chaque repas, et Jim nous racontait sa vie aux Etats-Unis, en Europe, ses expériences, des anecdotes en tant que producteur, musicien, notamment avec son ancien groupe The Dirtbombs.
Benzine : Quelle a été votre réaction face aux critiques et au public qui ont salué l’album ?
Elouan : On était très contents de voir que l’album plaisait autant. Voir que l’album est analysé, décrypté, dans des magazines qu’on apprécie, par des journalistes qu’on apprécie, c’est super. En live, ça a été surprenant d’entendre les paroles des morceaux chantées par le public.
Benzine : Si vous deviez choisir une chanson de l’album qui représente le mieux l’essence de Dynamite Shakers, laquelle serait-ce et pourquoi ?
Lila-Rose : The Bell Behind The Door ! C’est l’un des premiers morceaux qu’on a composé. On le joue depuis près de trois ans en concert, et le morceau a évolué avec le groupe. On trouve qu’il synthétise notre musique ; il a d’ailleurs été le premier single de l’album.
Benzine : Est-ce que cette réussite crée une pression supplémentaire pour vos prochains projets ?
Elouan : L’engouement autour de l’album nous a surtout galvanisés pour la suite. On veut proposer quelque chose de différent et de mieux évidemment. La difficulté c’est de ne pas perdre l’essence du groupe. Maintenant on est deux mois avant l’enregistrement et c’est sûr que la pression se fait ressentir.
Benzine : Avez-vous remarqué une évolution dans la façon dont vous travaillez ensemble depuis la sortie de Don’t Be Boring ?
Lila-Rose : Oui, il y a une réelle évolution dans notre façon de composer. En ce moment, nous sommes en pleine création du prochain album (qu’on enregistrera en janvier 2025). On laisse plus de place au feeling et à l’improvisation. Elouan et moi ramenons tout de même nos compositions avec quelques paroles, mais il y a plusieurs nouveaux morceaux que nous avons composé tous les quatre, en improvisant. Cette nouvelle façon de faire donne une nouvelle couleur à nos morceaux et un côté plus spontané.
Benzine : Quels sont vos souvenirs les plus mémorables de vos concerts récents ?
Lila-Rose : Pour la Fête de la musique de cette année, on a joué à Tours. On avait très hâte de cette date car on a beaucoup de copains là-bas. Quand on est arrivés sur place, on a compris que les conditions allaient être roots. La scène était petite et bancale, il y avait des parasols au milieu au cas où il pleuvait, le système son était limité. En réalité, ce sont aussi des conditions qu’on apprécie. Le concert était top, il y avait du monde et une super ambiance. On a poussé le set jusqu’à 1h30 du matin. Les gendarmes sont arrivés vers la fin du concert, certains d’entre eux voulaient nous mettre une amende, d’autres nous félicitaient. C’était une bonne soirée !
Benzine : Une question amusante, pour finit : Si vous pouviez voyager dans le temps et jouer dans un festival mythique, lequel choisiriez-vous ?
Lila-Rose : Certains d’entre nous diraient Woodstock ‘69 ou Isle of Wight ’70… Je pense que le festival qui nous fait tous rêver, c’est Glastonbury. Il y a tellement de légendes qui ont joué là-bas, on adorerait faire un jour partie de la programmation.
Propos recueillis par Eric Debarnot le 19 novembre 2024
Dynamite Shakers seront à la Maroquinerie le 12 mars 2025