[Netflix] « La Défense Lincoln – Saison 3 » : les dieux de la culpabilité…

Avec cette troisième saison qui ronronne un peu, l’adaptation par Netflix des enquêtes et des procès de Mickey Haller, le second personnage-clé des polars de Michael Connelly, confirme qu’on est loin désormais du brio de la série originale sur Harry Bosch de chez Prime. Dommage…

La défense Lincoln S3
Manuel Garcia-Rulfo – Copyright Netflix

« Justice Hurts » (la justice, ça fait mal !), nous prévient l’affiche de la troisième saison de la série Netflix adaptée des livres de Michael Connelly sur le demi-frère de Bosch, l’avocat de la défense Mickey Haller. Et il est clair qu’il y a, chez les scénaristes de la Défense Lincoln, une volonté d’inflexion de la trajectoire de Halley (Manuel Garcia-Rulfo, finalement bien trop sympathique et charmant par rapport au personnage initialement créé par Connelly…), en s’éloignant des manipulations réjouissantes qui caractérisaient ce brillant avocat, pas très à cheval sur les règles ni la morale : il s’agit cette fois d’injecter plus de sentiments, plus d’éthique aussi dans le cas qu’il défend, celui tournant autour de la mort violente de Glory Days, une prostituée, dont il se sent responsable du fait de la manière dont il l’a utilisée au cours d’une précédente affaire. La saison ne se conclut pas avec une réflexion sur « les dieux de la culpabilité » pour rien…

La défense Lincoln S3 afficheCe n’est pas forcément une mauvaise idée, et ce d’autant que Connelly a lui-même récemment pris une direction similaire dans ses livres, mais il est difficile de ne pas trouver ça un peu trop larmoyant, un peu trop gentil. Pire, la majorité des 10 épisodes ronronnent un peu : non pas que l’on s’ennuie, non, mais ne peut pas dire non plus que la série nous tienne désormais sur le rebord de notre fauteuil !

Comme dans les saisons précédentes, Halley a des problèmes avec sa fille (bâillements…), et a remplacé sa première ex-épouse, Maggie McPherson (Nieve Campbell, qu’on verra donc très peu cette fois-ci) par un nouvel objet d’affection, la spectaculaire Andrea Freeman (Yaya DaCosta, qui crève littéralement l’écran) : cela ne veut pas dire que ça soit plus facile, pour autant. Très sincèrement, on a beaucoup de mal à se passionner pour les problèmes de couple et de paternité de Mickey Haller, et ce serai bien que les scénaristes s’en aperçoivent !

Il n’y a finalement que deux épisodes tétanisants cette fois – le cinquième (What Happens in Victorville), et surtout le dernier (The Gods of Guilt), avec un remarquable numéro d’acteur de Holt McCallany – que l’on avait vu et admiré dans Iron Claw de Sean Durkin : ce que nous offre McCallany pendant son audition face à Mickey Haller est d’une finesse et d’une émotion rares, et rattrape bien des banalités que la série nous a infligées jusque là.

On pourra par contre regretter qu’il n’y ait pas de surprise dans la conclusion de l’enquête – comme « dans la vie », le coupable probable l’est bien ! -, et, alors qu’on se dirige vers un maxi-happy end qui permettrait de bien terminer la série, une dernirèe scène nous promet une quatrième saison, qui n’était pas réellement nécessaire !

Eric Debarnot

The Lincoln Lawyer (La Défense Lincoln) – Saison 3
Série TV US de David E. Kelley et Ted Humphrey
Avec : Manuel Garcia-Rulfo, Becki Newton, Angus Sampson, Yaya DaCosta, Jazz Raycole, Holt McCallany
Genre : Policier, Film de procès
10 épisodes de 50 minutes mis en ligne (Netflix) le 17 octobre 2024

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