Wallace et Gromit – La Palme de la Vengeance ne révolutionne pas la formule de la série. Mais son charme bricolé est maintenu dans un volet plus bavard.
La dernière apparition de Wallace et Gromit en film, c’était en 2008 avec la demi-heure de Wallace et Gromit – Un sacré pétrin !. L’expérience de Wallace et Gromit – Le Mystère du Lapin-garou avait laissé de mauvais souvenirs à Nick Park, du fait de la pression de DreamWorks pour adapter la série au public américain. Mais la série est de retour fin 2024 avec ce Wallace et Gromit – La Palme de la Vengeance bénéficiant d’une sortie américaine limitée et d’une diffusion sur BBC One le jour de Noël avant une sortie Netflix hexagonale. Pour un volet conservant les bases de la formule et incluant quelques éléments scénaristiques de réactualisation.
L’intelligence artificielle va ainsi jouer un rôle-clé dans cet épisode. Le film s’ouvre en montrant comment les inventions de Wallace automatisent son réveil. Une automatisation dégageant le même sentiment de ridicule que les tâches de l’usine dans Les Temps Modernes. Déjà dubitatif, Gromit ne sera pas plus enthousiasmé par une autre invention de Wallace : un robot nain de jardin à intelligence artificielle. Une invention qui ne tardera pas à être utilisée à mauvais escient. Et, parce qu’on est dans un divertissement familial, un point de compromis finira par se construire entre le technophile Wallace et le technosceptique Gromit.
La formule est déclinée sans surprises, mais sans sensation de pilotage automatique non plus. Il sera entre autres question d’une inspectrice nettement plus fûtée que son mentor semblant échappé d’une comédie britannique Ealing fifties et approchant de la retraite, d’un des mots de passe les plus ridicules de la galaxie et de nains de jardin virtuoses du jardinage. Avant un climax final burlesque évoquant en partie celui du dernier Mission : Impossible (qui lui renvoyait au Mécano de la générale : la boucle est bouclée).
Ce volet est un peu plus bavard que d’habitude mais la légèreté de ton et le charme bricolé de certaines idées emportent le morceau. Cerise sur le gâteau : en VO, Diane Morgan, incarnation de l’hilarante Philomena Cunk, fait la voix d’un personnage de journaliste. Park semble motivé pour de nouveaux volets. Est-ce une bonne idée ? En attendant, la formule n’est pas (encore ?) usée cette fois.
Ordell Robbie