Le « grand retour » de Cameron Diaz sur Netflix fait pschitt, dans un Back in Action qui ne surprend jamais, et aligne les situations vues et revues, sans craindre l’exagération. Reste que tout ça n’est pas désagréable, pour peu qu’on n’en attende pas grand chose.
Ça doit bien faire une dizaine d’années qu’on n’a pas vu un film avec la délicieuse Cameron Diaz, dont on n’oubliera jamais le Mary à tout prix… Après vérification, oui, son dernier film, Annie, qui était médiocre mais mais la faisait déjà jouer au côté de Jamie Foxx, date de 2014 ! Netflix a donc mis ce qu’on imagine un gros chèque sur la table pour pouvoir présenter son Back in Action comme « le retour tant attendu » de Cameron Diaz, à nouveau aux côtés de Foxx. Et, le « bidule » nous étant vendu comme une comédie d’action « familiale », il est certain que nous ne nous attendions pas à grand chose… Mais, bon dieu, on parle quand même de C.A.M.E.R.O.N D.I.A.Z., là, les amis, pas d’une quelconque actrice à la ramasse dont on se fiche éperdument !
Ça commence mal avec un scénario écrit par une IA alimentée par tous les poncifs du genre : Emily et Matt sont d’anciens espions de la CIA qui ont abandonné le métier après un échec retentissant alors qu’elle était enceinte, et après avoir décidé de se concentrer sur leur vie familiale. Se consacrant totalement depuis 15 ans à leurs enfants, ils sont contraints de reprendre du service après que leur couverture ait été compromise, et ce « retour en arrière » va apporter son lot de « révélations » à tous les membres de la famille !
Du côté « points forts » du film, même s’il y en a finalement assez peu, il est indiscutable que le couple de « stars » a l’air de bien s’amuser, et offre une jolie alchimie à l’écran, apportant une énergie assez rafraîchissante… à un projet qui en a bien besoin ! Si on se sent bienveillant, on pourra appréciera certaines scènes d’action – de baston ou de poursuites automobiles – qui s’avèrent dynamiques et bien orchestrées, témoignant du savoir-faire du réalisateur Seth Gordon, qui a pourtant surtout travaillé jusqu’alors sur des séries TV dont il était producteur (dont un Night Agent dont nous verrons bientôt la seconde saison…). On sourira aussi à quelques réparties bien envoyées, même si l’on ne peut s’empêcher de trouver que ce genre de dialogues fait plutôt « sitcom » que « film de cinéma »…
Cependant, en dépit de ces (petites) qualités, le film souffre de péripéties qui s’enchaînent avec une exagération lassante, accumulant des situations sans aucune crédibilité, nous faisant « décrocher » rapidement du côté « film d’espionnage » pour simplement attendre la prochaine scène de baston ou de poursuite automobile. Pire, les bons acteurs au casting (Glenn Close, quand même, ou Andrew Scott) n’ont pas grand chose d’intéressant à jouer : il n’y a guère que le quasi inconnu mais hilarant Jamie Demetriou pour tirer son épingle du jeu et nous faire franchement rire.
Back in Action n’est rien d’autre qu’une comédie familiale plutôt routinière, centrée sur les rapports parents-enfants, et ne parvient jamais à être une véritable comédie policière, la partie « espionnage » étant trop bâclée pour fonctionner. En tant que telle, elle fera à peu près son job de nous faire passer une soirée sympathique, mais anodine, devant la télévision avec nos propres parents et enfants. Rien de plus.
Eric Debarnot