A l’occasion de la sortie de son nouveau film, la comédie musicale Joli Joli, le réalisateur Diastème revient sur quelques films qui comptent pour lui.
Pour ses premiers pas dans l’univers de la comédie musicale – joyeuse – Diastème s’est associé à son ami Alex Beaupain, qui fait si bien chanter les acteurs et actrices des films de Christophe Honoré, pour dix-huit chansons qui vous resteront bien en tête longtemps après le film. Entre Paris et Rome, Joli Joli suit la rencontre amoureuse et ses chemins contrariés de Clara Luciani et William Lebghil.
Au moment de la sortie de Juillet Août en 2016, j’avais interrogé Diastème sur « les films qu’il aime » – questionnaire qui a vu le jour avec lui en 2011 -, et tous les films et toutes les personnes qu’il citait se retrouvent dans Joli Joli – je pense même qu’il évoque Joli Joli au détour d’une réponse – qui est une très belle déclaration d’amour au cinéma. Tout se tient.
Le film qui t’a causé ton premier choc cinématographique :
Ce devait être un Bergman au ciné-club de Courbevoie, à dix ou onze ans
Le film qui t’a fait dire « je veux être réalisateur » :
Aucun. Je voulais être écrivain. C’est ensuite que ça s’est gâté.
Le film que tu offres le plus :
Manhattan est celui que j’ai le plus offert. Mais j’offre plutôt du vin ou des fleurs.
Le film que tu ne te lasses pas de revoir :
Les Copains d’abord, Annie Hall, Un jour sans fin, Chantons sous la pluie, Buffet Froid.
Le film qui te fait dire « il devrait être obligatoire au Bac ! » :
Les Justes, de Camus. Oui, c’est pas un film, et alors ?
Le film qui te fait dire « c’est mon histoire, ça ! » un film dont tu es le réalisateur serait une réponse trop facile :
Aucune idée… Forrest Gump ?
Le film dont tu as repoussé le visionnage à cause d’un gros préjugé et qui te fait dire « les préjugés, c’est tout pourri » :
Ce devait être un film coréen, quand j’ai commencé à écrire dans 7 à Paris, dirigé par Alain Kruger… Pour une raison qui m’échappe, je pensais que je n’allais pas aimer le cinéma coréen… J’étais fan de cinéma japonais, faut dire… Eh bien c’était idiot.
Le film dont tes amis disent « tu regardes ça, toi ? » :
Des comédies françaises, sans doute. Je les ai toutes regardées cette année dans le coffret des Césars, même les très très mauvaises. Il faut dire que je vais en tourner une, je veux savoir à quoi je m’expose…
Le film que tu n’as jamais rendu à son propriétaire, d’ailleurs, il peut toujours courir pour le récupérer. Rappel : Christophe Honoré a répondu à cette question qu’il avait des films à te rendre :
Je dois avoir une bonne dizaine de films appartenant à Christophe Honoré, et quelques séries américaines empruntées à Olivier Jahan… Et c’est vrai que depuis que j’ai déménagé dans leur quartier, j’ai encore moins de scrupules à ne pas leur rendre…
Le film qui t’a fait voyager et qui t’a décidé à aller dans les lieux décrits :
Leaving Las Vegas, juste pour hurler « Nurse ! » en hélant une serveuse. Et Coup de cœur pour chercher la coupe de Champagne géante dans laquelle se cache Nastassja Kinski.
Le film qui t’enracine :
L’Arbre. Ou Les Racines du ciel, j’hésite.
Le film qui devrait être remboursé par la sécurité sociale :
Oh, un film de Bob Fosse j’imagine, Que le spectacle commence…
Le film qui ne te quitte pas :
Ben, c’est-à-dire, c’est pas pratique, pour dormir par exemple… Ou alors sur une clé USB, autour du cou, en pendentif… Ou un film avec des amis… Là ce serait Les Châteaux de sable d’Olivier Jahan.
Le film dont tu peux réciter des dialogues par cœur… non, un film que tu as écrit serait une réponse trop facile :
Kagemusha
Une preuve ?
D’accord, Les Enfants du paradis. C’est rigolo mais c’est très long ! Prévert, « Paris est tout petit, etc ».
Le film qui est ton dernier coup de cœur :
Réponse juin 2015 : Whiplash. Vu hier soir. Adoré ça.
Réponse juin 2016 : évidemment et sincèrement Les Malheurs de Sophie.
Réponse décembre 2024 : Le Royaume de mon ami Julien Colonna. film splendide, vraiment, grand film.