Vincent Lindon n’est pas un acteur comme les autres. Pour celles et ceux qui en doutent encore, on ne peut que leur conseiller d’aller regarder sur Arte, l’étonnant film documentaire de Thierry Demaizière et Alban Teurlai, intitulé Vincent Lindon, cœur sanglant.
Durant 1h30, la caméra suit l’acteur français dans son quotidien, filmé et enregistré dans des situations aussi diverses que variées. Un documentaire pour ainsi dire en forme d’autoportrait dans lequel celui qui fut Président du Jury, à Cannes en 2022, se livre de manière très cash, provoquant chez le spectateur des sentiments très divers (rire, consternation, malaise, admiration, effarement…). ll faut dire que Lindon se livre comment rarement un acteur peut le faire face à une caméra. Il dit tout de ses émotions, de son égocentrisme, de la violence qu’il a en lui, de son rapport à la mort, aux autres, de sa vision du Monde et e ses semblables, de ses souvenirs d’enfance, de la séparation de ses parents et de l’effet que ces moments douloureux peuvent avoir, encore aujourd’hui, sur lui.
Vincent Lindon est un mec entier, outrancier par certains aspects, bourré de contradictions, mais aussi terriblement humain. C’est un écorché vif, qui peut passer par toutes sortes d’émotions en même temps.
Pour ce documentaire de Thierry Demaizière et Alban Teurlai, il qui n’hésite pas à se filmer avec son smartphone dans des situations parfois assez improbables, mais pour le moins savoureuses, à l’image de cette séquence, où il se retrouve en panne sur l’autoroute, filmant depuis la bande d’arrêt d’urgence en laissant éclater sa colère dans l’attente d’un dépannage. On imagine les automobilistes assistant à cette scène, en train de se demaner si ce qu’ils voient est bien réel.
Un film documentaire en forme de journal intime, dans lequel Lindon se met à nu, raconte des tas de souvenirs – sa rencontre avec Michael Douglas vaut le détour ! Un confession intime qui permet aussi de comprendre pourquoi et comment l’acteur s’investit autant dans ses rôles au cinéma, et pourquoi sa manière de jouer est si réaliste.
Benoit RICHARD