Lundi soir, aux Etoiles, The Heavy Heavy nous ont fait énormément de bien en nous ramenant à Laurel Canyon, dans les années 70. Sur scène comme dans la salle, le mot d’ordre était à la joie, entre mélodies plaisantes et passages instrumentaux intenses !
![2025 02 10 The Heavy Heavy Les Etoiles (6)](https://www.benzinemag.net/wp-content/uploads/2025/02/2025-02-10-The-Heavy-Heavy-Les-Etoiles-6.jpg)
The Heavy Heavy sont un drôle de groupe. Est-ce même un groupe ou juste un duo ? Ils viennent de Brighton mais, dans leur tête, ils vivent à Laurel Canyon dans les années 70. Ils ont d’ailleurs déjà bien fait parler d’eux aux USA, mais la France leur résiste obstinément, en dépit de chansons très bien troussées, conjuguant mélodies efficaces et énergie « classic rock ». D’ailleurs, pour leur second concert à Paris, la jolie salle – mais relativement petite – des Etoiles n’est même pas sold out, ce qui est assez absurde quand on considère le potentiel « commercial » du groupe…
A 20h05, c’est une véritable Californienne qui ouvre la soirée : Amanda Bjorn vient de L.A., n’a pas encore sorti d’album, juste quelques singles, comme le récent Until We Become Earth. Amanda joue du folk classique, elle est accompagnée d’une guitariste acoustique qui assure les chœurs, et d’un guitariste électrique qui paraît plutôt dans une phase d’apprentissage des chansons (… mais tout se passera bien !). Si Amanda commence son set devant une salle encore quasiment vide, avec quelques personnes qui ne se gênent pas pour discuter bruyamment près de la scène (respect pour la musique et les artistes = 0 !), les fans de The Heavy Heavy arrivent rapidement, et le set de 35 minutes se terminera dans une très bonne ambiance générale : Amanda nous offre une belle version lente de California Dreamin’, en hommage à ses amis angelenos qui ont perdu leur maison dans les incendies du mois dernier. On ne l’a pas dit, mais Amanda a une très belle voix. Une jeune artiste à suivre : attendons son premier album !
21h05 : The Heavy Heavy sont en format quintette sur scène, avec un second guitariste en plus de William Turner, et une section rythmique redoutablement efficace, dans le genre mélodique et élastique. Marrant, mais il y a quelque chose dans l’allure de Georgie Fuller, l’autre voix du groupe, qui peut rappeler une Alison Goldfrapp…
Plus encore que sur leur album, le côté Folk Rock californien (coloré quand même de soul music) est prépondérant, et les influences « pop britannique » des sixties moins claires. Les premiers titres servent un peu à tâter « le terrain », et reposent avant tout sur la qualité de leur écriture, et sur leurs mélodies immédiatement entraînantes. Il faut attendre Go Down To The River et son final enlevé, qui voit les musiciens se lancer dans des joutes instrumentales, pour que le set passe à la vitesse supérieure.
A partir de là, chaque chanson, ou presque, va être l’occasion de faire monter la sauce, façon sixties et seventies : c’est la fête sur scène, où le quintette s’amuse comme des fous, bientôt accompagné par les fans dans la salle, qui chantent et dansent sans retenue. Comme sur l’album, c’est la chanson Dirt, plus heavy (justement) et plus férocement soul, qui est la plus belle tuerie de la soirée, et qui permet de vérifier que The Heavy Heavy ont un beau potentiel.
Joli rappel avec une reprise de Father John Misty (Real Love Baby), et surtout une conclusion flamboyante avec un One of a Kind qui adopte par instants des sonorités « glam ». Une heure quinze minutes d’un set gai et généreux, qui réconcilierait n’importe qui avec la vie.
Soit exactement ce dont nous avions besoin, non ?
Texte et photos : Eric Debarnot