[prime] « On Call » : rien de nouveau dans les séries policières standard…

On espérait une version modernisée de The Shield, on a droit à une copie sans imagination de Law & Order. Il est clair que, si la série On Call nous tient éveillés, elle ne révolutionne rien du tout.

On Call
Copyright Amazon MGM Studios

Les nostalgiques de l’éclosion de la série TV moderne, au début du siècle, versent régulièrement une larme en partageant leurs souvenirs de The Shield, brillante série racontant la vie quotidienne de la police « sur le terrain » de Los Angeles, ne craignant aucune ambigüité morale audacieuse, et portée par des interprètes de fort calibre. On a pu espérer un court instant, au cours d’un premier épisode qui démarre bien, que On Call, qui suit le quotidien des flics de Long Beach, au sud de L.A., ville portuaire troublée par des guerres de territoire entre gangs latinos, que Tim Walsh et Elliott Wolf avaient de réelles ambitions. La suite des 8 courts épisodes (30 minutes en moyenne) qui constituent la première saison de On Call (car on imagine bien que l’idée est d’en faire une série régulière sur Prime) prouve malheureusement qu’il ne s’agit pas de révolutionner ni de moderniser quoi que soit, ici, juste de répéter de vieux formats, de vieux mécanismes avec des « visages » plus jeunes, du genre que les Etats-Uniens qualifient de « police procedural ».

On Call AfficheAlex est un rookie, qui commence sa formation dans la police de Long Island, sous la direction de Traci, une policière respectée par les uns – pour ses intuitions de détective, surtout – et critiquée par les autres – pour n’avoir pas soutenu un collègue, voire l’avoir dénoncé à la hiérarchie. Alex vient du milieu latino pauvre de la ville, il est donc considéré comme un traître par sa famille et ses ex-amis. Traci est une policière psychorigide, dont le sérieux procédural ne résiste pourtant pas longtemps quand il s’agit d’enquêter sur les conséquences du meurtre de l’une de ses précédentes « élèves », tuée par un membre éminent d’un gang local. On Call suit leur vie quotidienne à tous les deux, avec l’enchaînement de situations difficiles face à une population locale qui répond à tous les clichés habituels : abus de drogue, violences domestiques, problèmes familiaux, petits délits… Ce qui lie entre eux les 8 épisodes, c’est l’enquête menée par Traci, dans laquelle Alex se trouve embarqué finalement assez malgré lui.

Il faut souligner que l’on ne verra rien dans On Call que l’on n’a pas déjà vu des dizaines de fois, surtout si l’on a suivi les séries Law and Order, et, comme certains l’ont fait remarquer, le fait que l’un de showrunners soit Elliott Wolf, fils de Dick Wolf, le créateur de Law and Order n’a finalement rien de surprenant. Pire, la partie « enquête policière » de l’intrigue manque totalement de logique et de cohérence, et n’est acceptable que parce que c’est plutôt « l’ordinaire » du boulot des flics qui nous intéresse. Pour ce qui est de la « modernité », elle se réduit à l’utilisation régulière, mais sans raison particulière (on n’est pas chez De Palma, ici !) d’images captées par les caméras que portent désormais sur eux les policiers. On grimacera quand même devant le message « à la Darmanin » qui nous est passé à ce sujet, dénonçant le fait que le résultat tangible de cette vidéo-surveillance est d’empêcher les « bons policiers » de « faire leur boulot » (on pense à l’épisode des menaces policières proférées à un suspect…).

Pour finir, vous nous demanderez : « Mais est-ce que Troian Bellisario et Brandon Larracuente, les deux « jeunes visages » promis, sont de bons acteurs pour « tenir la baraque » ? ». Eh bien, on est incapable de le dire, parce qu’ils n’ont rien de vraiment intéressant, hormis les habituels clichés du genre, à jouer.

Eric Debarnot

On Call
Série TV US de Tim Walsh et Elliot Wolf
Avec : Troian Bellisario, Brandon Larracuente, Eriq La Salle, Rich Ting…
Genre : Policier
8 épisodes de 30 minutes mis en ligne (Prime) le 9 janvier 2025

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