The Names – Encore ! : …et toujours en alerte

Sur le front de la new-wave belge, les héros s’appellent The Names. Les vétérans rempilent avec Encore !, un album ou se mêlent ambiances cold-wave et sonorités plus pop-rock.

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En connaissez-vous beaucoup des groupes continentaux à avoir signés sur le label anglais culte Factory Records, aux côtés de Joy Division, Durutti Column, Section 25 ou New Order ? Et bien ils ne sont pas légions. À savoir les Hollandais The Minny Pops, les Berlinois de Shark Vegas et les Belges de The Names. Sorti en février 1981, leur premier 45, l’envoutant Nightshift, produit par Martin Hannett, sanctuarise le style inimitable du groupe, soit une cold-wave moderne flirtant avec l’expérimentale-pop. Suit l’album Swimming, dont est extrait le délicieux single Calcutta qui précède leur séparation. The Names créent la surprise en se reformant le temps des deux soirées Factory Nights à Bruxelles en 2007 et 2009. L’album Monsters Next Door sort la même année, suivi de Stranger Than You en 2015 sur… Factory Benelux.

La formation belge s’articule autour du chanteur Michel Sordinia et du guitariste Marc Deprez, renforcée depuis quelques années de Luc Capelle à la batterie, Vincent Lesceux à la basse et Christophe Boulenger aux claviers.

Leur quatrième album, Encore !, est donc une excellente surprise. Entre compositions new-wave et rock-pop, The Names ont encore de belles perspectives musicales à proposer, quarante années après leur premier 45t. Une plongée dans les 80’s, avec le flamboyant Last Train From Nowhereaux envolées rythmiques et lyriques, rappelle le meilleur Simple Minds de 1981. La voix en verve de Sordinia y emballe les séquenceurs et les synthés dans un groove assez percutant.

Tout comme le très indie-rock Swimming With Brian Jones à la charge émotionnelle intense. Entre mélancolie pop et fulgurances noisy, la voix habitée prend aux tripes. En trois minutes et quelques, The Names se transcendent pour le meilleur. Une guitare acoustique résonne, Sunny Side cristallise les fantasmes sixties à travers une belle ballade pop entêtante, que les chœurs et autres arrangements soyeux encrent du coté de Liverpool. Du passé, Far From The Factories en tire la sève. La voix se fait plus lyrique et pour cause, Sordinia y décrit une période faste de la fin des 70’s et du début des 80’s, il y cite pèle-mêle Marquee Moon ou Palatine Road à Manchester avec un solo de guitare clin d’œil a Robert Fripp.

Quelques fringales 80’s comme Touch Touch Touch, Procrastination etWatching For The New World, font une place de choix aux guitares et basse, les refrains et le chant jalonnent les titres d’un spleen incontournable. Plus dans la retenue, Mei Mei, Encore et Apophenia voient des cordes et des claps entretenir une flamme d’espoir et de résilience, que Mot D’Amour subodore en français. Comme quoi, se faire un nom est surtout une question de talent.

Mathieu Marmillot

The Names – Encore !
Label : Spleen+
Date de sortie : 7 avril 2025

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