5+5 = les disques préférés de Alexis Fugain, du groupe Biche

Biche vient de sortir un second album roboratif à souhait, rempli de titres aussi légers que sophistiqués. On a demandé à Alexis Fugain, fondateur du groupe, de nous parler de quelques uns de ses disques favoris.

BICHE-2025
© GREG PONTHUS

B.I.C.H.E, (comprenez Une Brève Interrogation sur les Cycles Humains), est un groupe fondé par Alexis Fugain (fils de Michel), composé de cinq musiciens, qui navigue entre chanson, pop, rock et krautrock.
Leur nouvel album nous ramènera tour à tour vers des univers aussi intéressants que ceux de Stereolab (Le code, La spirale…), High Llamas, (Mont Ventoux, LabradorThe Limiñanas (Ça va ?), Kraftwerk (432 KHz ), Forever Pavot ou encore Julien Gasc. Autant dire que l’on est en terrain connu avec ces 11 titres plus fameux les uns que les autres.

5 disques du moment :

Terrain VagueCarré Magique EP

C’est un EP ! Je suis en boucle sur les deux singles déjà sortis à ce jour. Beaucoup d’amis ont participé à la réalisation de cet EP (Emmanuel Mario, aka Astrobal, Nina Savary, Gaétan Nonchalant, Léo Blomov, Paul Rannaud…), et je n’ai aucun doute sur le fait qu’il sera superbe.

Côme Ranjard – Popcorn

Côme Ranjard est un auteur, compositeur, producteur et interprète que j’admire beaucoup. À l’instar de son besto Gaétan Nonchalant, il représente une pop française que je chéris, riche en arrangements ciselés et en textes magnifiques. Un repère personnel et un exemple quant à l’usage du français dans le texte.

logiciel – Never Go Pop

L’hyperpop, j’ai beau m’y être intéressé, ça m’est un peu passé au-dessus pour être honnête. Seulement là, je trouve que Simon Lapillonne, aka logiciel, en a extrait le nectar le plus pur et l’a mis dans ce disque que je vais continuer d’écouter en boucle, en boucle, en boucle… +1 pour la production atomique.

Bryan’s Magic Tears – Smoke & Mirrors

S’il y a bien un truc qui me réjouit quand j’écoute un groupe ou un·e artiste, c’est de parcourir une discographie en mouvement, faite de tentatives, ratées ou réussies. Bon, eh bien, pas de raté pour les Bryan’s, ni ici, ni ailleurs. Madchester blabla, Happy Mondays blabla… Smoke & Mirrors est juste super réussi, et on a bien de la chance d’avoir ça en France, à mon avis.

Peel Dream Magazine – Rose Main Reading Room

J’ai beau entendre toutes les références que convoque cet album, ça n’enlève pas le plaisir que j’ai de l’écouter depuis sa sortie. Les morceaux Dawn, Central Park West, Wish You Well et Lie in the Gutter m’arrachent complètement au besoin de raccrocher Peel Dream Magazine à ses influences, notamment parce que tout y est fait avec brio.

5 disques pour toujours :

Stereolab – Dots And Loops

Évidemment. Avec Stereolab, j’ai pris l’habitude de changer toutes les semaines d’album préféré, mais si je devais n’en garder qu’un seul, ça serait celui-ci. Pour tout ce qu’il m’évoque, pour ce qu’il avait de précurseur et ce qu’il a engendré par la suite. C’est un disque super important pour beaucoup de groupes et artistes très différent·es les un·es des autres, à la croisée des genres. Poétiquement et techniquement irréprochable, selon moi.

Broadcast – The Sound Made By People

J’ai l’impression d’enfoncer des portes ouvertes avec ces disques pour toujours, mais je prends le “pour toujours” très au sérieux. Stereolab et Broadcast sont, pour moi et depuis des années, les deux faces d’une même pièce. Si l’un se projette en quelque sorte dans le futur, l’autre semble avoir les yeux dans le rétroviseur, et j’adore cette complémentarité.

Gorillaz – Demon Days

J’avais 12 ans quand ce disque est sorti. Je découvrais la musique alternative sur MTV, et ça a totalement changé ma vie en un sens. Gros choc avec Demon Days, je ne comprenais rien, mais j’aimais tout ce que j’entendais quand j’écoutais cet album sur mon walkman, glissé dans la poche centrale de mon sweat à capuche. C’est une Madeleine de Proust absolue, qui m’a notamment amené à découvrir Blur via Damon Albarn. Blur, qui m’a ensuite convaincu de la nécessité de monter un groupe de rock avec mes potes du collège (sans succès).

Phoenix – It’s Never Been Like That

Versailles, c’est pas dingue, et quand j’arrive au lycée dans cette ville, je ne prends pas trop la mesure d’à quel point c’est vraiment pas dingue. Je découvre que Daft Punk, Air et Phoenix (entre autres) traînaient dans le coin dix ans plus tôt. Dommage, j’arrive dix ans trop tard. À ce moment-là, je me raccroche à Phoenix et me dis que rien n’est perdu et qu’il est toujours temps de monter un groupe de rock (sans succès). Reste que cet album et celui qui suit, Wolfgang Amadeus Phoenix, m’ont beaucoup accompagné pendant cette période, et que j’en garde de grands souvenirs d’écoutes sur le trajet du lycée.

Chris Cohen – As If Apart

Sans doute mon songwriter préféré. Sa discographie est un trésor, elle témoigne ni plus ni moins de la vie d’un gars qui fait de la musique depuis toujours, et qui s’applique à la faire avec beaucoup de justesse, de beauté et de douceur. Pour lui avoir parlé quelques fois après ses concerts à Paris, j’ai l’impression que sa musique a en plus le bon goût d’être exactement à son image, et c’est toujours une belle surprise de se rendre compte de ce genre de chose, je trouve.

Biche – B.I.C.H.E

Label : Ça va Sound/PIAS
Sortie le  7 février 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.