« Les Morsures de l’ombre » : un thriller psychologique glaçant

Miceal Beausang-O’Griafa et Xavier Delaporte adaptent le best-seller de Karine Giebel, l’occasion de découvrir son univers à travers un huis clos oppressant, un flic brisé, une geôlière implacable et une enquête haletante aux multiples fausses pistes.

Les Morsures de l’ombre - Miceal Beausang-O'Griafa et Xavier Delaporte
© 2024 Philéas / Beausang-O’Griafa / Delaporte

Flic aguerri et apprécié, séducteur et autoritaire, Benoît Lorand se découvre au réveil emprisonné dans une cave humide et froide. Il ne souvient de rien, si ce n’est avoir courtisé la veille une jeune femme rousse. Or, cette dernière apparaît et lui annonce, froidement, qu’elle va le faire avouer, avant de le tuer. Efficace, le pitch de départ reprend celui du célèbre roman Misery de Stephen King.

Les Morsures de l’ombre - Miceal Beausang-O'Griafa et Xavier DelaporteMiceal Beausang-O’Griafa adapte le polar à succès de Karine Giebel. La première partie prend la forme d’un huis-clos violent. Lorand tente de se défendre, d’argumenter rationnellement, de faire parler sa geôlière, afin de trouver des failles dans ses raisonnements, tout en masquant sa colère. En parallèle, alors qu’il s’affaiblit rapidement sous les mauvais traitements, il tente de rassembler ses souvenirs. Son personnage est bien écrit et, inexorablement, nous ressentons monter sa peur.

Rappelant le travail de Sean Phillips (Reckless), le dessin de Xavier Delaporte reprend les codes des comics policiers hard-boiled. Le trait est précis et réaliste, la colorisation uniformément froide. Ses personnages sourient peu, mais avouons que le contexte ne les y aide pas.

Dans un second temps, nous quittons l’épouvante de la cave pour assister à l’enquête de police qui, classiquement, interroge les proches du captif. Tout en écornant l’image de policier modèle de Lorand, elle multiplie les fausses pistes alors que le temps presse. Nous suivons aussi la jeune femme rousse chez sa psychiatre, les rendez-vous ne nous rassurent pas sur sa santé mentale.

Classiquement, alors que Lorand voit ses forces diminuer, rebondissements et surprises vont s’enchainer et s’accélérer. Accroché, le lecteur aura du mal à lâcher l’album avant la fin. La promesse est rendue, le thriller était bon.

Stéphane de Boysson

Les Morsures de l’ombre
Scénario : Miceal Beausang-O’Griafa, adaptant Karine Giebel,
Dessin : Xavier Delaporte
104 pages – 19,90 €
Éditeur : Philéas
Parution : 24 octobre 2024

Les Morsures de l’ombre — Extrait :

Les Morsures de l’ombre - Miceal Beausang-O'Griafa et Xavier Delaporte
© 2024 Philéas / Beausang-O’Griafa / Delaporte

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