Avec Glory, Perfume Genius nous offre une tentative d’album rock classique à son échelle, malheureusement à moitié convaincante.

Les deux premiers singles du nouvel disque de Perfume Genius (It’s a Mirror, le duo avec Aldous Harding No Front Teeth) laissaient entrevoir la promesse d’un excellent album de Rock classique… à son échelle. Une évolution semble-t-il liée à un travail plus collaboratif dans l’élaboration des compositions. Ce qui signifie moins une rupture qu’un retour, dans l’esprit, à sa veine des débuts, influencée par Sufjan Stevens.
It’s a Mirror et No Front Teeth débutent Glory sur le terrain d’un bon rock indépendant commercial US du début des années 1990. Plus précisément, plane l’ombre du R.E.M. dans sa version la plus basique, ce qui n’a rien de péjoratif, loin de là. Le niveau est maintenu par un Clean Heart, avec sa mélodie Vince Clarke des bons jours et son instrumentation minimale.
Mais avec la balade au piano Me & Angel, puis Left For Tomorrow et Full On, l’album bascule dans le gnangnan. Disons plutôt : l’excès de maniérisme vocal et de sentimentalisme qui peut parfois plomber Clarke et, dans une moindre mesure, Marc Almond un mauvais jour.
Heureusement le mélange d’une basse hypnotique et d’une voix d’angelot la jouant profil bas sur Capezio redresse la barre. Avant que Dion et In a Row ne retrouvent les travers passés. Mais l’étrangeté de Hanging Out et le retour d’une voix d’angelot en retrait sur Glory permettent de conclure l’album sur une note positive.
Si certains avis font de Glory un album de la maturité, le dernier opus de Perfume Genius a quelque chose de trop bancal, d’une promesse pas totalement tenue.
Ordell Robbie