Dans son dernier roman, Matthieu Peck nous invite à un voyage au Brésil en compagnie d’un jeune journaliste parti à la rencontre de son ami peintre. Un très joli roman d’atmosphère.
Martin est un jeune journaliste parisien qui part quelques semaines en reportage du côté de Salvador de Bahia, plus précisément, pour aller à la rencontre du peintre Pol Taburet. Une fois sur place, il va vivre à ses côtés, tissant des liens d’amitié profond, avec l’artiste. Et quand il n’est pas avec lui, dans son atelier, Martin part à la découverte de la ville, monter à l’arrière de moto-taxis, et va se fondre dans la population, visiter des églises, se frotter à des rites religieux, se promener au cœur des marchés ou encore dans des parties assez peu touristiques de la capitale. Ses déambulations solitaires vont nourrir son récit, et plus concrètement, ce roman qui ressemble finalement à une sorte de journal intime ou de carnet de voyage.
Après le très beau Déjà les mouches, son deuxième roman paru dans la collection blanche de Gallimard, Matthieu Peck, un auteur au style déjà très affirmé, revient avec un récit dans lequel on retrouve cette très belle écriture qui nous avait tant séduits, mais ici, avec une histoire et un contexte très différents.
Plus que l’histoire, c’est avant tout l’atmosphère que l’on retiendra de ce roman, avec cette écriture précise et détaillée, qui, rapidement, va nous plonger, tout comme le personnage principal, dans cette ville du Brésil à la fois fascinante, étourdissante mais aussi dangereuse.
A ses côtés, on se promène dans les petites rues de Salvador de Bahia, on observe la relation d’amitié, presque étrange, entre l’artiste et le journaliste. Deux hommes desquels se dégage une certaine part de mystère, que l’on imagine peu bavards, l’un faisant corps avec sa peinture, et l’autre, captivé par ce monde nouveau qu’il découvre au fil des jours et qu’il s‘attache à décrire dans ses carnets.
Benoit RICHARD