Lorraine brûle nous plonge dans le quotidien d’une femme de 40 ans, partagée entre un travail routinier et des soirées très rock’n’roll. Un premier roman plein de fougue et de tendresse signé Jeanne Rivière.

Quand elle a terminé sa journée de boulot à Nancy, la narratrice de ce roman, reprend le TER dans l’autre sens, pour aller retrouve son fils, Tarzan, et son cochon d’Inde, chez elle, à Metz, où elle fait aussi de la musique dans des lieux parfois non autorisés, pour des soirées plus ou moins improvisées, avec ses potes, parmi lesquels se trouve une fille qui pratique le BDSM.
« La vie est plus simple sans séduction ni injonction à la sexualité, je le pense sincèrement. Et puis d’ailleurs aucun couple ne le fait envie. Jamais. Alors après c’est sûr que parfois je me sens seule seule seule hein. C’est le prix à payer. »
Pour son premier roman, composé de courts chapitres, Jeanne Rivière nous livre un texte à l’esprit punk, avec un style très direct, au rythme nerveux, dans lequel elle raconte la vie d’une jeune femme de notre époque, libre, sans plan de vie, et encore moins de carrière, une mère célibataire de 42 ans, qui est loin d’être au bout de sa vie, et qui aime faire du gros son bien dark, avec son ex et ses potes. Pour relâcher la pression, et pour expulser la rage et la colère qu’elle a en elle, elle fréquente aussi toutes les piscines de Lorraine.
Lorraine brûle est le genre de roman qui se lit d’une traite ou presque. C’est vif, c’est frais, c’est généreux, c’est drôle, c’est enlevé, c’est mordant, c’est plein de fougue, de tendresse, de rage, de personnages bizarres et de détails étonnants, ça saute du coq à l’âne, et c’est très bien comme ça.
Les Lorrains y trouveront sans doute plein de noms et d’endroits qu’ils connaissent. Les autres découvriront une région où l’on peut encore s’éclater, malgré son côté sinistré.
« Metz ici Metz. On aime le crade. On érige le trash en esthétique. La turpitude est notre maison mère. On se pose des lapins, on se ment, on prend de la drogue en cachette. On fait des fanzines avec des emballages de méthadone, on met en scène ses cures de désintox. On a la gueule de bois rien qu’en passant devant un bar. On flirte un peu trop avec la mort. »
Un premier roman qui vaut le détour !
Benoit RICHARD