Parmi nos albums coup de cœur en matière de Jazz, Funk, Soul pour le 1er trimestre 2025, il y a Ciao Kennedy, Nigo Igor, Neal Francis, Thomas Naïm, Fanou Torracinta, João Selva, Setenta, J-Silk, Butcher Brown, The Altons.
Ciao Kennedy – Solarium
Le son de Ciao Kennedy a l’avantage de vous accrocher immédiatement l’oreille, grâce à son mélange de guitare basse, batterie, de sonorités électroniques et de sons de synthés vintage. Ce groupe bruxellois, composé de cinq amis d’enfance, nous offre là un disque très mélodieux, que l’on qualifiera d’électro-jazz ou de jazz rock cosmique. On y entendra neuf titres, très nerveux, dans un ensemble sans le moindre temps mort. Un album d’une densité remarquable, proposant une expérience musicale assez intense.
Nyron Higor – Nyron Higor
Parmi les artistes de la scène brésilienne actuelle, on peut compter avec Nigo Igor, un jeune chanteur et musicien qui sort là son deuxième album sur l’excellent label Far Out Recordings. 10 titres dans lesquels il mélange bossa nova et folk, mais s’autorise également quelques passages plus expérimentaux ou minimalistes, qui donnent à ce court album toute sa singularité. On se laissera porter facilement par ces chansons mélancoliques très belles, et par la grâce et la finesse des arrangements.
Neal Francis – Return To Zero
Non, ceci n’est pas une réédition d’un album sorti en 1977, mais bien le nouvel album de Neal Francis. Dans un registre disco funk, le chanteur et musicien originaire de Chicago régale avec des morceaux FM 70s, au groove imparable, dans lesquels cuivres, guitares, basse, batterie, claviers forment un ensemble très harmonieux, le tout enregistré avec du matériel analogique.
Thomas Naïm – May This Be Love (Acoustic Guitar Takes on Jimi Hendrix)
Habituellement, les musiques de Jim Hendrix font beaucoup de bruit… sauf quand elles sont jouées par Thomas Naïm. Sur ce nouvel album, ce guitariste, compositeur et producteur à la discographie déjà bien remplie, propose 13 reprises du « Voodoo Child », en version jazz et guitare acoustique. On y trouvera des morceaux comme Hey Joe, Manic Depression, Purple Haze Crosstown Traffic, mais aussi quelques standards des Beatles, le tout revu et corrigé tout en subtilité et en élégance par ce talentueux musicien.
Fanou Torracinta – La Belle Vie
Si le style jazz manouche peut saouler assez rapidement, dans le cas présent, le musicien met suffisamment de talent, d’inspiration, et surtout de diversité, pour que l’on ne s’ennuie pas une seconde… avec, même, des titres rehaussés de piano ou de cordes, comme sur le très cinématographique et superbe Confidences. Bref, je ne m’attendais pas à aimer autant ce disque.
João Selva – Onda
Le premier beau rayon de soleil musical de l’année 2025 nous est offert par João Selva. avec Onda. Un album de musique populaire brésilienne, qui mêle différentes influences allant de la samba au disco, en passant par la musique caribéenne ou africaine. Un album riche, varié, produit et arrangé avec soin par l’incontournable Buno « Patchwork » Hovart, et sur lequel on entendra la voix de Cléa Vincent via le titre Viens danser. Le genre de musique qui gagne en intérêt au fil des écoutes, au point de devenir vite indispensable.
Setenta – Apollo Solar Drive
Ce son très chaud, nourri d’influences afro-cubaines et brésiliennes, de funk latino et de jazz fusion 70s est l’occasion de redécouvrir Setenta, un groupe parisien conduit par le chanteur et percussionniste, Osman Jr., qui nous revient avec le très réussi Apollo Solar Drive. Au programme de leur 6e album : chant, percussions, claviers, guitares wah-wah, basse, batterie, solos enflammés.. le tout joué par un ensemble de musiciens aguerris qui donne vie un disque chaleureux et entraînant.
J-Silk – §imone
Après quelques EPs réussis, le duo bordelais J-Silk sort un premier album qui rivalisera sans mal avec les meilleures productions anglo-saxonnes du genre. Le genre, c’est un mélange de R&B, soul moderne, nu-jazz, hip-hop et électro, le tout emballé dans une production très soignée… bien à l’image de tous ces groupes et artistes mis en valeur au cours des décennies passées par un certain Gilles Peterson.
Butcher Brown – Letters from the Atlantic
L’excellent collectif Butcher Brown unit de nouveau ses forces vives sur ce disque où l’on retrouve le style protéiforme de la troupe, qui trouve l’inspiration aussi bien dans le jazz classique que dans des déclinaisons plus funk, rap, soul, rock et même house. Avec une myriade d’invités tout aussi talentueux (Yaya Bey, Nicholas Payton, Victoria Victoria etc ), venus s’amuser sur ce terrain de jeu bien fun.
The Altons – Heartache in Room 14
Auteur d’une soul vintage voluptueuse, The Altons mettent sur pieds un album qui se prête volontiers à la détente amoureuse. Les voix du duo se lovent parfaitement l’une contre l’autre, et on retourne à l’époque Motown sans crier gare, avec un petit soupçon de musique latine tout aussi agréable.