Andy Bell – pinball wanderer : le forcené !

Andy Bell travaille comme un forcené et nous livre avec pinball wanderer son troisième disque en moins d’un an, sans même parler de son activité scénique. On pouvait craindre l’usure ou l’épuisement, mais ce ne sera pas encore pour cette fois.

Andy Bell

Trois albums en onze mois. C’est le tour de force accompli par le frénético-prolifique Andy Bell sous ses multiples casqu(ette)s, chronologiquement avec Ride (Interplay en mars 2024), son double électro DJ GLOK (Alliance à l’automne) et donc ce nouveau disque, sous son patronyme de naissance. Tout cela entre une tournée (électro) acoustique solo britannique en octobre, une tournée US avec Ride en novembre et décembre, laquelle continue en 2025 (notamment en France durant la deuxième quinzaine d’avril) et quelques sets-mixes… et avant d’intégrer sans trop de doute le line-up des stadistes Oasiens cet été. Cette hyper activité ne risque-t-elle pas à la qualité de sa production ?

pinball wandererA la vue du titre de pinball wanderer, nouvel LP de huit titres inédits, composés ces derniers mois, nous avons eu peur qu’il nous fasse une Coryne Charby (vous vous rappelez de Boule de flipper ?). Heureusement, rien à voir avec le feu, et mièvre, TOP 50, mais nous nous égarons… Non, cet album est le reflet des multiples influences de ce « touche-à-tout-instrument-d’au-moins douze cordes », dont certaines insoupçonnées de prime abord, un album auquel Gem Archer a semble-t-il participé.

Panik Attack ouvre le disque sur des arpèges typiquement « ridiennes », dans la lignée de Interplay : guitares toujours aussi hypnotiques du Gallois, réverb obsédante, voix posée sur un lit de synthés très léger. La pop de Ride est encore nettement perceptible sur Madder Lake Deep ou Pinball Wanderer, instrumental au chorus (l’effet) rappelant Only Now sur Carnival of Light, ou son album folk Flicker. Vient ensuite une reprise légèrement revisitée ambient d’un titre (raccourci) d’un obscur, pour moi, groupe de « niouaive » du début des années 80 dénommé The Passions, sur l’histoire d’un ancien roadie du Clash ayant joué dans quelques films en Allemagne à cette époque et dont la chanteuse s’était éprise. Voix lancinante de la chanteuse trip hop Dot Allison qui a collaboré notamment avec, entre autres, Paul Weller ou Pete Doherty, et guitares planantes de Michael Rother (Neu!).

La deuxième partie du disque est plus électro, avec des titres tels que Apple Green UFO, très tendance « Madchester », dont la frappe de batterie est revendiquée comme sortie tout droit du Melody Nelson de notre grand Serge, Music Concrete ou The Notes You Never Hear, auxquels nous avouons être un peu moins réceptifs. Mention spéciale, quand même, pour le dernier titre de l’album, Space Station Mantra, un bel épilogue instrumental et un excellent mix entre le son de Ride et la patine GLOK (dont les live sets sont intitulés Space Station), inspiré du concept lumineux de « musique éternelle » de La Monte Young .

Du bel(l) ouvrage en conclusion, finalement dans la lignée de ses précédents travaux. A la lecture des interviews pour la promo de l’album, le bougre en a paraît-il encore pas mal sous la pédale (de chorus).

Attention toutefois à la surchauffe !!

Stéphane Triquet

Andy Bell – Pinball Wanderer
Label : Sonic Cathedral
Date de sortie : 28 février 2025

 

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