Dumontheuil
- La
femme floue
Casterman
- 2003
Imaginez une histoire dans laquelle un homme seul avec son
cheval parcourt un monde étrange où l’hiver dure depuis bien des
saisons et dans lequel même les animaux parlent. Dans
cet univers, forcément absurde et décalé, le voyageur
et son fidèle cheval (dont il ne reste plus que la tête
après que le corps eut été mangé par un renard)
partent à la recherche d’une mystérieuse femme floue
qui serait, paraît-il dans la maison qui n’existe
pas.
Derrière ce postulat digne des contes
de notre enfance, se cache une histoire, à la fois
simple et complètement surréaliste, dans laquelle le héros
va, battant les chemins de ce monde imaginaire, faire les rencontres les
plus improbables.
Remarqué il y a quelques année
avec le formidable Qui a tué l’idiot, Nicolas
Dumontheuil n’était pas parvenu depuis a nous
redonner autant de plaisir de lecteur qu’avec cet
album. Aujourd’hui, avec La femme floue il
revient à son meilleur niveau, mariant avec bonheur poésie,
merveilleux, absurde et humour. Et chaque planche est un
véritable régal de finesse et de rigolage. Avec son
personnage filiforme, il réussit dans le genre une Bd
remarquable dans laquelle l’attention du lecteur ne se
relâche pas et lui donne matière à rire presque à
chaque page.
Tout au long des 72 pages que dure La
femme floue Dumontheuil fait preuve d’une intelligence
narrative et graphique totalement jouissive. Parsemé de
clins d’œil fait à d’autres univers du 9ème
art (celui d’Hergé notamment) La femme floue
est une vrai réussite qui risque bien d’en faire une
des meilleures Bd de l’année 2003, et c’est donc
avec une certaine impatience que l’on attendra la
suite des aventures abracadabrantesques de notre
singulier voyageur prévues pour octobre 2003.
Benoît
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