BD

Xavier Mussat - Sainte famille 

Ego comme x - 88p, 18€ - 2002

[4.0]

 

 

    Xavier Mussat est un jeune dessinateur et scénariste de trente-six ans. Sainte famille est  sa première bande dessinée.

Il a collaboré en 1994 à la création des éditions Ego comme X et a publié ses premiers récits autobiographiques dans la revue Ego comme x et dans la revue Bananas.

Illustrateur et maquettiste en publicité, il s’oriente vers le dessin animé en 1996. En 1998, il quitte le dessin animé pour se consacrer à la bande dessinée et commence un récit introspectif.

 

    Dans Sainte famille l’auteur fait un bilan de sa vie en partant de son âge actuel, de ses échecs, de ses peurs et dénoue progressivement le fils de sa mémoire pour revenir aux premières périodes de son existence : l’enfance et l’adolescence.

 

    Sainte famille est très proche d’une démarche psychanalytique. L’auteur décrypte, analyse son rapport à sa famille pour comprendre ce qu’il est devenu, ce qu’il est aujourd’hui sur le plan professionnel et sur le plan amoureux.

Pour Xavier Mussat ce qui constitue le moment charnière de sa propre existence et  de  celle de sa famille est le départ de son père. Sa colère à son égard et sa tendance à sur protéger sa mère pour suppléer l’absence paternelle ont eu des conséquences sur son évolution. Il revient notamment sur son adolescence et son désir de se marginaliser. Lequel désir  renvoie à sa peur de ressembler à la figure paternelle et à s’écarter de la transmission familiale. Il prend le contre-pied de son éducation et verse dans le mouvement punk, l’anarchie…

 

    Il y a dans Sainte famille des pages très émouvantes sur la difficulté d’être, notamment la page liminaire de la bande dessinée avec le rituel du réveil. Dans le rapport à la famille, on peut penser à la bande dessinée de David B  l’Ascension du haut mal, la solitude de Pierre François ressemble à celle de Xavier. Tous deux trouvent dans l’imaginaire un moyen de surmonter la crise familiale.

On songe aussi au roman de Véronique Olmi numéro six pour la complexité des rapports avec le père et la place que l’on occupe au sein de la famille.

 

    La dernière page de Sainte famille nous laisse cependant sur notre faim. Xavier aspire à la réconciliation avec ses parents, se dit prêt à « ne voir en eux rien d’autre que deux êtres humains ». Depuis nous n’en savons pas plus. On aimerait qu’il y ait  une suite à Sainte Famille, on voudrait savoir, cher Xavier, si vous allez bien, si vous êtes en paix avec les vôtres et surtout avec vous- même.

 

Stéphanie Pottier

Date de parution : janvier 2002

 

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