collectif
- Abruxellation
L'employé du moi - 2000
A l'origine de cet album collectif, une commande à six
jeunes auteurs sur le thème du rapport à la ville.
Plus précisément sur le rapport d'amour/haine
qu'entretiennent de nombreux citadins par rapport à la
ville dans laquelle ils vivent, dans ce cas, Bruxelles.
Très
vite, ces six auteurs, Sacha Goerg, David Libens, Stephanam, Cédric Manche, Claude Desmedt et
Bert se
prennent au jeu et c'est finalement un album de près de
400 pages qui voit le jour en 2000, dans un petit format
très inhabituel en bande dessinée.
Evidemment,
selon sa propre sensibilité, on appréciera plus tel récit
plutôt qu'un autre mais, pris dans sa globalité, cet Abruxellation
vaut largement le détour.
Faute de place, il n'est pas vraiment possible de détailler
les six récits, attardons-nous plus particulièrement
sur deux d'entre eux, les plus longs (environ 100 pages
chacun). A savoir, Marconi street chronicles de David
Libens et Une
autofiction dans la ville (des journées ordinaires) de
Bert. Deux récits
d'une autobiographie au quotidien, profondément ancrée
dans les lieux où ils se déroulent.
Ancrage
de proximité chez David Libens, où la vie quotidienne en appartement avec sa
compagne Eirene nous révèle les micro-évènements
de la vie du quartier, un chat perdu puis retrouvé, une
vieille voisine un peu envahissante, la maison d'en face
qu'on démolit,… pour finir par un déménagement. Et
la vie qui continue, ailleurs dans la ville, pas très
loin. L'occasion d'investir un autre entourage.
La démarche de Bert
est un peu différente mais complémentaire. Chez lui,
l'exploration du quotidien se construit au travers de la
révélation d'un Bruxelles vivant, entre soirées et
virées entre amis et exploration de la vie culturelle
underground bruxelloise. Rarement Bruxelles aura été
montrée de la sorte en bande dessinée. Avec des lieux,
des endroits croqués d'après nature, un sens du détail
affirmé, Bert compose
par petites touches un moyen, parmi d'autres, d'investir
la ville.
De Bert, on
signalera également les deux petits volumes de Ploum ploum sortis respectivement en janvier 2002 et 2003. Il s'agit
de carnets de dessins commentés. L'occasion pour Bert de montrer l'étendue de ses qualités graphiques et de nous
proposer via l'anecdote une autobiographie par
fragments.
C'est
aussi une nouvelle occasion de plonger dans la vie
culturelle bruxelloise, Bert
faisant montre d'un goût musical très sûr et pour
tout dire… franchement benzinien. Ce n'est pas
ici qu'on s'en plaindra…
Fred
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