Bourhis & Spiessert
-
Britney forever
Dargaud/coll.
poisson Pilote - 48p, 9.45€ - 2004
|
|
|
|
Quand un amateur de grands vins et de jazz, plein de
certitudes sur la vie, se découvre une passion amoureuse pour une
pop star pour adolescents, le résultat ne peut donner
que quelque chose de totalement explosif.
C’est ce qui va arriver à Guy, un bonhomme
rondouillard et sympathique, qui le temps d’un passage
dans la chambre de sa fille, va voir son cœur et sa vie quelque
peu chamboulés. Ajoutez à cela une femme volage qui le
trompe avec tout ce qu’elle peut, une fille adoptive
un peu rebelle et des copains un peu encombrants et vous aurez le parfait tableau d’une
vie famille moderne et bien dans l’air du temps.
Paru dans la collection pilote, Britney Forever
est le premier volet d’une série (Le stereo club) qui
a pour intention, dans chaque album à parâitre, de nous faire
découvrir des personnages amoureux de musique.
Le Stereo
club (un magasin de disques) sera le point de rencontre
des différents personnages mis en scène.
Rappelant le trait de crayon de Christophe Blain
ou les histoires de Monsieur Jean signées Dupuy et
Berbérian (avec moins de réussite tout de même),
on pense aussi à la série Les Griffin parfois, Britney
Forever propose une comédie douce-amère autour
d’un personnage qui, un beau jour, se met à péter joyeusement les plombs pour
une icône de la pop, déstabilisent ainsi l'équilibre
fragile de sa vie. Du coup c'est toutes ses certitudes
qui partent en fumée et toute sa vie qui se voit remise
en question.
Jouant
sur le contraste des extrêmes, et faisant reposer le
récit sur diverses oppositions (père/fille,
bon/mauvais goût..), Hervé Bourhis
nous propose une scénario assez classique pour une
histoire, certes plutôt plaisante, mais qui manque malgré
tout de corps. On a du mal de s'attacher totalement aux personnages
et finalement on trouve ce coup de folie presque trop
sage. Les auteurs développent de nombreux thèmes mais
on reste en surface la plupart du temps et le récit
s’en trouve pénalisé. L’idée de l’usure du
temps, des croyances culturelles remises en cause, et
des convictions en matière de bon goût malmenées
auraient pu être traitées sans doute plus habilement,
plus en profondeur.
Coté réussite, on appréciera le
trait plaisant et chaleureux de Rudy Spiessert
et l'humour présent à chaque page qui font que
cette bd reste malgré tout bien plaisante à lire.
On
attend donc avec impatience de voir ce que donnera la
suite de cette série au thème original dans une
collection dont on attend toujours beaucoup.
Benoît Richard
Date
de parution : 12 juin 2004
Plus+
www.dargaud.com
|