Il
ne faut pas bien longtemps pour entrer dans le petit
monde de Freddy Nadolny Poustochkine. Tout juste
le temps de se rendre compte que La chair des pommes
n’est pas vraiment une bande dessinée comme les
autres, que malgré la quasi absence de dialogue elle
exprime bien plus d’émotions et de sentiments que
n’importe quelle BD trop bavarde... et c’est bien là
la force de ce jeune auteur d'à peine 30 ans : exprimer
juste avec le dessin les émotions, les refoulements de
l’enfance avec une infinie douceur.
La
chair des pommes propose 5 récits, 5 "parts
d’enfance" dans lesquelles l’auteur
aborde le passage à l’adolescence, l’amitié
entre les garçons, les relations entre frères et plus
généralement le moment où l’enfant se sépare des
adultes dans un quête identitaire ponctuée de moments
de solitude, de conflits avec les autres et de bêtises
en tout genre, dans un monde où l’auteur a
volontairement enlevé toute trace de présence adulte.
Avec
un trait léger (on pense parfois à Blutch), des
touches subtiles et une infinie mélancolie, Freddy
Nadolny Poustochkine nous offre un récit touchant,
qui avec une économie de mots et des cases sans cadres
parvient parfaitement bien à faire passer cette envie
de liberté qui souffle dans la tête de ces jeunes garçons.
La
chair des pommes parle de l’enfance comme
rarement, avec beaucoup de poésie et de finesse et rien
que pour ça on en conseillera la lecture à nos enfants
comme à nos parents.
Benoît
Richard
Date
de parution : octobre 2006
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