Daniel
Clowes -
David
Boring
Editions
Cornélius -
2002
Suite à la découverte
du film « ghost world » sur les écrans cet été,
et fasciné par l’univers décalé de Daniel Clowes
adapté par Terry Zwigoff, je décidai de m’intéresser
aux albums de cet auteur de BD et c’est tout
naturellement que j’achetai, dans la foulée, « David
Boring » le dernier album de Clowes qui vient de
paraître en version française.
Daniel Clowes est
le chef de fil de la BD indé américaine de ces dernières
années. Il s’est imposé avec un périodique intitulé
« eightball » dans lequel il fait preuve
d’un humour ravageur et d’un certain cynisme par
rapport à la société américaine.
Disons le tout de suite, pour moi David Boring est une
nouvelle étape dans la découverte de la Bande Dessinée.
Jamais jusqu’alors je n’avais eu l’occasion de lire
un type de récit aussi étrange et décalé, m’étant
jusqu’alors contenté de lire de la BD, il faut dire,
plus traditionnelle.
David Boring
est un jeune adulte maigrichon et triste qui a pour ami
une lesbienne avec laquelle il vit entre deux aventures à
la recherche d’un certain idéal féminin, le tout sur
fond de menace terroriste qui ajoute un aspect fantastique
à l’histoire.
Écrit en trois actes, « David Boring » nous
entraîne dans un univers où les personnages sont assurément
très singuliers et dont la psychologie est, pour bon
nombre, bien affirmée. D’abord le père de David, qui
n’est présent qu’a travers de vieilles planches de
comics auxquelles se raccroche notre héros en quête de
ce disparu. Il y a sa mère, possessive et effrayante, et
puis Dot, son amie, sa confidente et puis aussi tout un
tas de personnages plus étranges les uns que les autres
auxquels David sera confronté à un moment de
l’histoire pour le meilleur et pour le pire. Plus que
l’histoire en elle-même, ce sont les dialogues qui me
semblent le plus intéressants, à la fois très littéraires
et très simples et, qui plus est, pas dénués d’un
certaine forme d’humour. Le dessin assez sec, très
sobre (et très sombre aussi), colle parfaitement à
l’histoire et s’avère être finalement assez différent
de ce que l’on connaît de la BD en France ou en
Belgique.
En tout cas une telle lecture, proche parfois de celle
d’un roman, de par sa construction, ne laisse pas indifférent
et invite à découvrir d’autres albums de Daniel Clowes,
qui d’emblée s’impose comme une valeur sûre.
Benoît
auto-portrait
de Daniel Clowes
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