BD

Bonin & Seiter - Fog  t.5 (la mémoire volée)    

Casterman - 2003

 

 

 

    La série Fog entamée avec Le Tumulus en 1999 se situe historiquement dans le Londres du 19ème siècle et raconte les enquêtes de Mary Launceston et de Rupert Graves, les deux personnages récurrents de la série. Ambiances glauques, mystères, têtes de croque-morts et couleurs sombres sont une fois de plus au programme de ce cinquième volume.

 

    Dans ce nouvel épisode, nos deux enquêteurs se voient recueillir la mystérieuse Sarah, une jeune femme amnésique, sauvée d'un atelier clandestin des bas-fonds de Londres. Si elle ne se souvient que d'avoir été jetée dans la Tamise par des inconnus, ses manières sont celles d'une femme de la bonne société. Qui est-elle ? Pourquoi a-t-on cherché à l'éliminer ? Peut-être la solution de cette nouvelle énigme se trouve-t-elle à Inverness, en Ecosse, où d'étranges assassinats ont lieu... Mais parallèlement à cette intrigue, on découvre également un photographe et un journaliste morts de manière mystérieuse mais aussi une bande d’étranges personnages qui égorgent des soldats peu scrupuleux. Quant à nous, on finit par s’y perdre un peu avec tous ces :  « pendant ce temps-là... » « au même moment… »

 

    Grâce à une trame scénaristique qui joue sur l’emboîtement des pièces du puzzle, Seiter met en place un scénario qui avance doucement et qui, d’ailleurs, verra son aboutissement à la fin de cette histoire dont La mémoire volée en est le premier tome. (le second paraîtra à l’automne 2004)

 

    Au cœur de cette intrigue, les personnages évoluent dans des ambiances très sombres et inquiétantes rappelant certains classiques de la littérature anglaise. On pense évidemment à Jack l’éventreur mais aussi à Sherlock Holmes. D’un point de vue graphique, les visages des personnages, aux contours secs et anguleux, ne font rien pour atténuer la noirceur qui se dégage de l’ensemble et renforcent encore un peu plus le coté très dark de la série.

 

    Malgré son aspect glacial et quelque peu austère, La mémoire volée, parviendra à séduire le lecteur, même peu habitué à ce genre de BD, grâce à un dessin étrange et scénario complexe mais habile. Avant tout basé sur les ambiances et le mystère, cette série poursuit son parcours, assez inégal jusque là, grâce à une construction intelligente et une représentation graphique plutôt originale. Et pour peu qui vous soyez conquis, nul doute que vous attendrez avec impatience de savoir qui est réellement la belle et fragile Sarah.

 

Benoît