Entretien
avec Charles Dutertre
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Après plusieurs participations à la revue
Patate douce, Ce jeune auteur de 32 ans revient cette
fois avec un album (toujours au potager moderne) et nous
raconte comme est lui venu le choix du thème de
"Pirouette".
Charles
Dutertre : J'ai
commencé à raconter mes souvenirs d'enfance dans la
revue Patate douce. Stéphane Godefroid m'avait contacté
pour que je lui propose des planches. Pour diverses raisons,
j'avais abandonné la bande dessinée après ma
collaboration au comix 2000 (L'association), j'ai donc
repris ces histoires sur la campagne. Mes grands-parents
étaient décédés quelques années auparavant et j'ai
voulu faire une bande dessinée sur mon enfance à la
ferme. Je voulais parler des ambiances, des gens que mes
grands-parents fréquentaient, des petites choses du
quotidien...
On
sent une réelle joie de vivre à travers la lecture
de Pirouette. On sent la vie tout simplement. Est
ce quelque chose que vous avez eu envie de faire passer
où est ce venu tout seul au fil de l'écriture ?
Je voulais raconter des choses importantes comme le décès
de mes grands-parents et aussi des choses futiles, des
choses du quotidien. Pour les histoires intimes, je ne
voulais éviter le grand déballage de sentiments. Il était
important de garder mes distances avec le lecteur.
Raconter, oui, mais pas tout. Je voulais que cette
histoire soit un mélange de choses graves et légères
...comme la vie !
Que vous reste-il de cette partie de votre enfance
aujourd'hui ?
De mon enfance, il me reste, comme à tout le monde, les
souvenirs. Ils sont en partie dans cette bande dessinée.
Il me reste aussi la ferme de mon grand-père. Mes
parents l'habitent. J'y élève des moutons. Je ne suis
pas agriculteur mais ce petit élevage maintient le lien
entre moi et cet univers. Je discute et je demande des
conseils à d'autres agriculteurs. Mon fils va grandir
et lui aussi aura ses souvenirs dans cette ferme. Peut-être
un pirouette bis dans 25 ans !
C'est
votre premier album. Qu'est-ce qui change
fondamentalement par rapport à vos précédents travaux
pour la presse et l'édition ?
Mon travail pour la presse et l'édition est un travail
de commande. C'est mon métier et j'en vis. J'ai une
certaine indépendance par rapport à la bande dessinée.
J'ai fait l'album que je voulais avec une grande liberté.
Et j'en suis très fier !
Pourquoi avoir choisi les éditions du potager
moderne ? Ca fait quoi d'être la première
publication de cette petite maison ?
C'est eux qui m'ont choisi ! Et puis faire le premier
album dans une maison d'édition, "c'est trop la
classe ! Les filles dorment nues devant ma porte"
comme dit souvent Marc Lizano. J'ai hâte de voir
les albums suivants.
Quel
sera le thème de votre prochain album ?
Je vais continuer sur mes souvenirs mais en parlant plus
de ma vie actuelle, de ma vie de couple, de mon fils...
et de mes moutons. Une suite plus contemporaine, donc.
Vous
étiez au "livre sur la place" à Nancy dernièrement.
Comment appréciez-vous ce genre de manifestation ?
Oui
c'était la seconde fois, je suis déjà venu l'année
dernière. J'ai fait aussi quelques salons jeunesse.
J'ai quelques festivals de bandes dessinées prévus
d'ici la fin de l'année. Et ça reste un plaisir de
rencontrer les gens qui te lisent.
Propos
recueillis par Benoît Richard
octobre
2004
Plus
+
la
chronique de Pirouette
La
chronique de La Patate douce n°5
le
site de l'éditeur
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