Omond
& Yoann
- La
voleuse du Père-Fauteuil t.2
Dargaud
- 2003
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Au début de ce deuxième volume, on retrouve Ariane et
Andrée, accompagnées de toute la troupe des
modernistes, en exil en Bolonie. Chassées du Navarin à
la fin du premier volume, elles échangent un univers
oiseux pour un autre, celui de la cour de Friedrich II.
Mais il ne s'agit là que d'un court intermède.
De retour en Navarin, Ariane se voit larguée par ses
amis Modernistes et elle en profite pour mettre de côté
le romantisme poussiéreux qui l'avait animée jusque là.
Sa jeunesse enfuie, elle se noie dans le quotidien, en
quête d'une maturité nouvelle.
Les évènements, et plus particulièrement une
accusation de meurtre à l'encontre d'Andrée, avec qui
elle file le parfait amour, vient se charger de lui
montrer le monde par l'autre bout de la lorgnette, celui
des bas-quartiers, des sans-grades, véritable Cour des
Miracles qui sert de repère aux Insoumis.
Ariane remplace alors son défunt idéalisme vaporeux
par un engagement dans l'action directe prônée par les
Insoumis. Elle troque les beaux discours contre des
slogans comme La
propriété, c'est le vol. Autant dire que, malgré
la lucidité d'Andrée qui la met en garde, elle va d'un
aveuglement à l'autre. Il faudra un bain de sang révélateur
pour qu'elle ouvre les yeux.
Comme dans le premier volume, on retrouve le besoin impératif
de transpercer les apparences pour une confrontation nécessaire
et salutaire à la réalité des choses, au-delà des
discours, des idéaux, des slogans, des travers qu'on
maquille sous la fausse pureté d'intentions finalement
pas très louables.
Dans une tentative de remplir le vide créé par la
perte de ses idéaux, Ariane s'est laissé séduire par
de nouvelles sirènes, s'est laissé happer par de
nouvelles chimères. Au bout de l'album, il faudra une
fois de plus qu'elle recolle les morceaux, avec un goût
de pourri dans la bouche.
La maturité pleinement assumée sera peut-être au
rendez-vous dans le prochain album. Mais à quel prix
!!! Car on perçoit, en filigrane dans le récit, que
c'est la peste brune qui pointe à l'horizon des
transformations en cours au Navarin.
Voilà une série qui devrait donc continuer à nous étonner,
à explorer de nouveaux territoires sans se répéter.
Pour
notre plus grand plaisir.
Fred
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