Retour
sur le long périple, entamé en 1986, par le
photographe Didier Lefèvre, qui décide
d’accompagner une mission de "Médecins sans
frontières" dans les montagnes d’Afghanistan, où
les résistants moudjahidin tentent de tenir tête aux
les troupes soviétiques.
Bien
des années plus tard, après avoir découvert les
planches-contacts et les carnets du photographe, le
dessinateur Emmanuel Guibert va faire de ce de ce
douloureux et difficile voyage à travers les chemin
caillouteux et glacés des montagnes de Caucase, un récit
en bande dessinée, sobre, émouvant, passionnant qui
restera sans conteste comme un des grands moment de la
bande dessinée actuelle.
Rappelons,
si besoin était, que cette bande dessinée intègre les
photos dans un récit à la première personne dont on avait
apprécié toute la force et la subtilité lors des deux
précédents tomes.
Dans
ce troisième et dernier volet, le photographe raconte
comment il a vécu son voyage retour, qu’il a décidé
de faire seul, et qui va se transformer en une lutte
forcenée pour sa survie.
D’une
intensité et d’une émotion rare, ce récit nous fait
vivre ces instants cauchemardesques durant lesquels,
seul avec son cheval fatigué, Didier Lefèvre
doit faire face à la
montagne et à son rude climat, mais aussi à des guides
afghans qui l’abandonnent et à d’autres qui
profitent de son état de faiblesse pour lui soutirer
tout son argent. Mais le moment le plus fort de ce récit
reste sans aucun doute cette nuit glaciale et enneigée
durant laquelle le photographe se voit mourir là, seul,
abondonné et à bout de forces, écrivant à sa femme,
dans ses petits carnets, ce qu’il croit être ses
derniers instants de vie.
Avec
une rigueur de style appréciable, un équilibre parfait
entre les photos et les dessins, Emmanuel Guibert
réussit un grand récit d’aventure (on pense par
moment à Tintin au Tibet ou Au Somment des
dieux de Taniguchi) duquel on ne ressort pas
indemne.
Le
photographe est tout simplement un grand livre... sur la
vie, sur la nature humaine, sur l’engagement
humanitaire, sur la passion d’un métier (celui de
grand reporter photo), sur un pays, une culture.
A
noter que ce troisième tome contient en plus un DVD de
40 minutes dans lequel on peut voir des extraits des
films tournés en 1986 par Juliette Fournot, chef
de la mission MSF. Une autre manière de se plonger dans
ces événements racontés et photographiés par Didier
Lefèvre dans les deux premiers tomes du Photographe.
Benoît
Richard
Date
de parution : 25 janvier 2006
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