BD

Eric Liberge - Monsieur mardi-gras descendres t .1   

Dupuis/coll. empreintes - 2004

 

 

 

 

"T’es plus sur terre, le merlot ! T’es dans le pot de chambre du ciel… un vide-ordure façonné par toutes stupides croyances de nos amis de la terre, pour y entasser toutes les hontes de l’humanité, tous les déchets, tous les acides et péchés mélangés… toutes cette fange pourrit ici !"

Le ton est donné ! Alors bienvenue dans cette étrange et étonnante BD signée Eric Liberge dans laquelle il ne fait pas bon se perdre pour peu que l’on accepte pas la mort si facilement.

 

    Cette drôle d’histoire raconte le destin peu ordinaire de Victor Tourterelle, un honnête être humain, qui après avoir glissé sur la petite voiture que son fils avait oubliée dans la salle de bains, s’est fracassé les vertèbres cervicales et de ce fait se retrouve propulsé de l’autre coté du miroir. Un peu perdu dans ce monde désertique et peuple de squelettes pas vraiment gentils, il se fait appeler (malgré lui) Mardi-Gras Descendres et ne semble pas vouloir se résoudre au sort qui lui est réservé.

 

    C’est en 1996 qu’ Eric Liberge se lance dans le projet Monsieur Mardi-Gras Descendres. Ce sont les revues PLG, Ogoun et Golem qui, les premières, acceptent de publier quelques courts extraits du Petit monde du Purgatoire. Achevé en 1998, le tome 1, Bienvenue !, est publié par Zone créative. Prix René Goscinny 1999, l'album est réédité chez Pointe Noire puis chez Dupuis en 2004, en attendant la suite.


    Dans cette cité obscure (on pense évidemment à la série de Schuiten & Peeters) on découvre une oeuvre noire de chez noir dans laquelle la représentation graphique est remarquable avec des personnages squelettiques totalement expressifs et très réalistes. Le scénario, à cheval sur le fantastique et la science-fiction, nous présente un monde rétro-futuriste dans lequel le personnage principal doit faire face à de nombreuses difficultés, en particulier celle de retrouver son âme mais aussi de s’échapper du centre de tri Sainte-Cécile qui va décider de son orientation.

 

    Personnages effrayants, monde déshumanisé, architecture montreuse, clin d’œil mythologique ou écologique, on trouve beaucoup de références dans cette Bd qui se lit avec beaucoup de plaisir et pour laquelle on attend la suite avec une certaine impatience.

 

Benoît