BD

Ferrandez - Carnet d'orient t.7 rue de la bombe  

Casterman - 2004

 

 

 

    Poursuivant sa série Carnets d’Orient sur l’histoire de la guerre d’Algérie, Jaques Ferrandez nous plonge une fois encore dans les rues d’Alger pour nous donner une version authentique de ce conflit meurtrier qui secoua la France et sa cousine l’Algérie dans les années 50.

 

    Très bien documenté, ce récit imaginaire se veut librement inspiré des faits tels qu’ils ont été relaté par les acteurs et les témoins de l’époque. C’est donc avec un soin tout particulier que Ferrandez se plait à nous parler de cette histoire tragique qui lui tient à cœur (il est né en Algérie).

Pour ce septième volet, il se penche notamment sur l’opposition entre le FLN et l’armée Française et sur les rapports d’influences qui se jouent dans les deux camps.

 

    Ainsi, on retrouve une fois encore les personnages des précédents épisodes, Samia la belle algérienne, Octave , le militaire au grand cœur qui refuse d’entrer dans la surenchère de la violence et s’oppose au Commandant Loizeau qui lui n’hésite pas utiliser la torture et la manipulation pour mener à bien sa guerre.

Entrecoupé d’images d’archives, d’extraits de journaux ou d’images d’époque, le récit prend une vraie dimension historique et politique. Mais au-delà de cet aspect, on appréciera aussi les enjeux humains, mais aussi l’atmosphère tendue et très palpable qui pouvait exister en Algérie à cette époque, et plus précisément la haine ressentie par les militaires français envers les algérois mais aussi les exactions commises de part et d’autre.

 

    Bien sûr on ne pourra s’empêcher de faire un parallèle avec le conflit actuel en Irak même si les tenants et les aboutissants sont très différents. En fait c’est plutôt du coté des rapports entre occupants et occupés que peut se faire la comparaison. (la peur de l’autre, le rejet de la culture, la barbarie au quotidien).

En attendant la suite et en complément à cette BD, on lira avec attention la préface signée Bruno Etienne (membre de l’institut universitaire de France)  qui apporte un avis éclaire sur la question algérienne et qui, par ailleurs,  est l’auteur de nombreux ouvrages sur ce sujet.

 

Benoît