Désormais lue et reconnue en France grâce à la
traduction de Blue (2004) puis Everyday
(2005), et largement saluée pour sa sensibilité et son
trait de crayon si particulier, si minimaliste, Kiriko
Nananan revient une nouvelle fois avec des portraits
de jeunes femmes dans le Japon d’aujourd’hui.
Cette fois elle propose 4 portraits croisés de filles à
la dérive, chacune aux prises avec les tourments de
l’existence (amour compliqué, déprime, boulimie, mal-être…).
Avec une narration réduite au minimum, des planches
presque nues, Kiriko Nananan propose une variation sur un
quotidien banal et sans relief où incommunicabilité,
solitude et mal d’amour dominent, et dans lequel ces
quatre jeunes filles surnagent sans réel de bonheur.
Se posant plus de questions que n’agissant véritablement,
ces filles semblent finalement se complaire dans leur
misère existentielle et dans leur univers étriqué. Et
tout ça l’auteur parvient à le restituer
parfaitement, par petite touche, en nous dévoilant
progressivement l’intimité de chacune.
Tout comme pour les précédents livres de Kiriko
Nananan, la lecture de Strawberry
shortcakes, même si elle se révèle un peu déprimante
par moment, révèle malgré tout une grande capacité
chez cet auteur à traduire les sentiments et
l’intimité avec presque rien, juste quelques mots et
quelques traits de crayons. Assez remarquable,
finalement.
Benoît
Richard
Date
de parution : juillet 2006
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chronique
: Blue
chronique
: every day
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