Un
été calme, trop calme, le genre d’été que tout ado
solitaire, en proie au doute et au désœuvrement, peut
connaître. C’est en tout cas celui que va vivre
Christophe, un adolescent triste et introverti, qui vit
dans une zone pavillonnaire déserte, seul avec sa mère.
Entre deux parties de jeu vidéo, il fait connaissance
avec une jeune fleuriste, Myriam, avec laquelle il tente
de nouer une relation.
Premier
livre du dessinateur allemand Arne Bellsorf, Un
été calme touche d’emblée par son graphisme précis,
sa ligne claire, notamment dans la façon qu’il a de
représenter l’univers urbain du jeune homme, avec un
alignement de pavillons impeccables que rien ne semble
pouvoir venir perturber. Ensuite on découvre les
non-dits, les regards, l’absence d’émotion et de
dialogue qui se dégage du récit. D’une part on
assiste à la difficile relation amoureuse entre un
Christophe insaisissable et opaque et une Myriam
qui veut vivre pleinement cette relation ;
et de l’autre, en parallèle, on découvre la mère du
garçon qui s’offre, sans illusion ni passion, à un
homme, dans un hôtel, avec le même mutisme que son
fils.
Un été calme est le genre de bande dessinée que
l’on pourrait ranger aux cotés de celle de Adrian
Tomine, Chris Ware ou Paul Hornschemeier,
pour l’aspect très intime qui ressort du récit, avec
aussi cette narration lente et dépouillée qui rend ce
livre au fond très attachant. Car au delà de la
profonde mélancolie qui se dégage de chaque page, le
récit n'en est pas pour autant désincarné et touche
vraiment le lecteur qui se plonge dans ce récit. En
tout cas un livre qui donne envie de suivre de très près
les prochaines parutions en France d’Arne Bellsorf.
Benoît
Richard
Date
de parution : mars 2006
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2 pages
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