Anything
else
de Woody
Allen
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contre
Jerry
(Jason Biggs) est un jeune auteur comique qui
semble plutôt bien parti dans la vie (commençant à
avoir du succès, vivant avec une petite amie sexy et pétillante
dans un appartement sympathique…), et pourtant, derrière
les apparences, les choses ne sont pas si simples, dues
essentiellement à la difficulté qu’il a à dire
« non » (à trop vouloir être gentil…).
Et entre son couple qui semble bien enlisé (abstinence
sexuelle depuis plus de 6 mois…), l’installation
inopinée de sa belle-mère chez eux, un « psy »
peu loquace (euphémisme) et un agent bavard et
envahissant, Jerry ne sait plus où donner de la
tête. Heureusement, il y a Dobel (Woody Allen)
qui le « coache » un peu hardiment….
Rien de neuf sous les tropiques, le personnage principal
et son entourage sont tout aussi névrosés que
d’habitude (chouette ! on se dit…), et
pourtant… on se prend à regretter avec nostalgie les
films précédents de Woody ! Certes, les dialogues
sont bien ficelés, les acteurs à la hauteur (Jason
Biggs en tête), et ma foi, « c’est dans les
vieux pots qu’on fait parfois les meilleures soupes »…
et pourtant, il manque un je-ne-sais-quoi d’épicé
pour relever la cuisine, et la sauce ne prend
malheureusement pas…
On a ainsi droit à l’inévitable « psy »
(inefficace, forcément inefficace), à des personnages
féminins à la hauteur de la réputation misogyne d’Allen
(la palme revenant au personnage d’Amanda
interprété par Christina Ricci : à se
demander comment le personnage de Jerry peut
continuer à être amoureux d’une telle hystérique
qui ne lui apporte que des désagréments…), ainsi
qu’à quelques ingrédients « branchés »
pour faire genre… (de la coke négligemment sniffé
sur le portable aux "pétages de plomb"
psychopathes de Dobel…). Mais tout cela semble
malheureusement terriblement daté, et surtout manque
d’inventivité et de fantaisie, le personnage de Dobel
ayant même tendance à nous provoquer quelques
grincements de dents, avec sa paranoïa qui lui fait
voir des antisémites et autres nazis à chaque coin de
rue… Beaucoup de répétitions, des scènes prévisibles
à l’humour surligné, tout cela au final nous fait
plutôt bailler aux corneilles, et les rires francs sont
bien trop rares…
Dommage… le charme allenien n’a pas réussi à réchauffer
notre hiver, mais bon, on attendra l’année prochaine.
Cathie
Pour
Au fond Anything Else a tout
l’air d’un classique de Woody Allen car il y
a, effectivement, ici la plupart des ingrédients présents
dans bon nombre de films du bonhomme sauf que cette
fois-ci on retrouve les ambiances et certains thèmes
que l’on avait perdus un peu de vue depuis certians
films qu’il avait
tournés à la fin des années 70 comme Manhattan par
exemple.
Ce retour au «Woody classique nous ferait presque oublier
les sympathiques comédies de ces dernières années que
furent entre autres : Hollywood ending, Escrocs mais pas trop, Maudite Aphrodite ou Le Sortilège du scorpion de Jade... Des
films agréables mais ou l’on ne retrouvait plus la
gravité et la poésie des anciens.
Le film est surtout intéressant
pour deux choses :
D’abord le retour à Manhattan avec cette façon
de le filmer, comme il ne l’avait pas fait depuis
longtemps avec des plans en contre-plongées avec les
tours (moins deux) en fond, les rues, le parc, si beau
avec ses couleurs de l’été, et l’appartement plein
de ces lumières douces et chaleureuses qui font que
l’on rêve toujours de les habiter ; et puis,
d’une manière générale, un travail très soigné
sur la photo.
Enfin il y a les acteurs, Jason
Biggs (dans une version de Woody Allen vieux)
et Christian Ricci, tous deux formidables, dans
la pure tradition allenienne et qui en font des tonnes
pour notre plus grand bonheur avec en plus des dialogues
savoureux emprunts de romantisme et de schizophrénie
totale. Réjouissant !
Et puis on oubliera pas Woody Allen lui-même,
jouant un Dobel parano et hilarant qui pense avoir le
dernier mot sur tout et qui ne fait que compliquer un
peu plus la vie dérangée de Jerry (Jason Biggs).
Bref un film
réjouissant, drôle et mélancolique à la fois, plein
de vie et avec une mise en scène alerte et des acteurs
bien dans leur rôle. Un Woody Allen de bonne récolte
qui devrait normalement bien vieillir et finit parmi les
meilleurs millésimes du New-yorkais.
Benoît
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