Capitaine Sky et le monde de demain
de Kerry
Conran
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Polly Perkins (Gwyneth Paltrow), en bonne
reporter new-yorkaise des années 30 qu’elle est, enquête
sur les disparitions successives de grands savants. Elle
imagine la détermination du responsable de ces faits
divers quand une armée de robots volants prend la
Grosse Pomme d’assaut. Un seul homme peut sauver la
ville en péril... Non, pas Superman, mais le Capitaine
Sky (Jude Law), sans super pouvoirs, au commande
de son avion de combat. La course au terrible secret
technologique qui décidera du sort de la Terre est
alors lancée, mais le savant fou a une longueur
d’avance.
Deux esprits protecteurs planent sur
le premier film de Kerry Conran, deux
inspirations qui se respectent, celles de Black et
Mortimer côté bande dessinée et d’Indiana
Jones côté cinéma. Difficile de se placer sous le
patronage de ces deux références de l’aventure.
D’autres s’y sont brûlés plus que les ailes. Là où
les discutables Simon West et Jan de Bont
ont étouffé leur Lara Croft respectif avec sérieux
vain et premier degré risible, Conran laisse son
film respirer à pleins poumons, et le spectateur avec.
Le parti pris artistique mérite
d’abord d’être salué. L’atmosphère très
sombre, les tons argenté et sépia donnent un New York
(entièrement numérique) bien ancré polar dans la
première partie du film et appuient le côté à la
fois daté et moderne des éléments du scénario.
Ensuite, c’est la vadrouille : de sommets enneigés en
paradis terrestre en passant par une base sous-marine,
le couple parcourt et survole le monde, façon James
Bond pré-atomique. Du point de vue visuel, Capitaine
Sky… est d’ailleurs un des films qui recycle le
plus une certaine esthétique du jeu vidéo ; le choix
de recourir à 99 % à l’ordinateur pour les décors y
a par essence concouru.
Quant au choix des acteurs, il a ici
moins d’importance que l’ambiance générale du
film. Jude Law campe un chef d’escadrille plutôt
convaincant et Gwyneth Paltrow cabotine un peu en
pro de l’investigation. Giovanni Ribisi reste
sous-exploité et Angelina Jolie remplit son rôle
de femme “testostéronneuse”. Tout ce beau monde se
prête efficacement au jeu de l’aventure sur fond bleu
et s’acquitte honorablement des traits d’humour
parsemés dans le long métrage.
D’une certaine façon, on peut trouver du Tarantino
chez Kevin Conran. Pas dans sa créativité
visuelle, bien plus classique quoique très efficace,
mais dans son goût pour les références et les
hommages déguisés, qui est celui d’un grand
consommateur de cinéma et de bandes dessinées. Les
apparitions de l’acteur mythique Laurence Olivier
(mort en 1989) tout au long du film en sont la meilleure
preuve.
Outre les références citées précédemment,
Capitaine Sky et le monde de demain rappelle
aussi bien Rocketeer et Dick Tracy que les
récents Steamboy et Hellboy.
L’imbrication “faits historiques - fantastique -
surnaturel” s’y fait de façon très habile et crée
un divertissement poussé et réfléchi. Le prochain
film de Conran, Princess of Mars, devrait
reprendre le même cocktail et le chemin est déjà bien
tracé.
Sébastien Raffaelli
Film américain - 1 h 46 - Sortie le 16 mars 2005
Avec Jude Law, Gwyneth Paltrow, Giovanni Ribisi…
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