Adieu
pays de
Philippe Ramos
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D’abord, un
film loin des villes, du bruit et des fureurs, pourtant
tourné à peine à quelques centaines de kilomètres de
Paris, puisque nous sommes ici en pleine campagne du côté
de l’Yonne dans un été chaud et lumineux.
Ensuite, une
sorte de western moderne qui met en scène deux frères liés,
devenus patrons d’une scierie locale suite à la mort de
leur père survenue lors d’une nuit d’orage dévastatrice.
Une osmose fraternelle qui va être fortement ébranlée
par l’apparition d’une jeune fille pas farouche et déterminée,
nièce du principal adversaire des deux frères. Alors
quand l’amour surgira entre un des deux frangins et la
jolie nièce et avec lui une perspective de départ vers
le Canada, l’équilibre fragile sera rompu, faisant naître
violence et rancœurs. Oui décidément, tous les archétypes
du western traditionnel américain sont ici réactualisés
au service d’un film dense et attachant.
C’est véritablement
le premier long métrage de Phillipe Ramos, qui
s’est d’abord illustré dans le montage, l’écriture
de scénario, ainsi que la réalisation de courts métrages,
puis en 2000 d’un moyen métrage L’arche de Noé,
dans lequel déjà la vie paisible de deux hommes se
trouvait bouleversée par l’irruption d’une femme
trouvée en pleurs au bord d’une route.
Fidèle dans es thèmes évoqués,
Ramos l’est aussi dans le choix de ses acteurs.
En effet, on retrouve ici Philippe Garziano, jeune
acteur français plutôt rare, car mis à part dans les
films de Ramos, on a pu le voir aussi dans Les
Solitaires de Jean Paul Civeyrac et Les
Passagers de Jean Claude Guiguet.
Adieu pays
est un film qui vaut largement le coup d’œil. Servi par
une mise en scène rigoureuse et claire, et malgré un jeu
qui sent parfois l’amateurisme à plein nez, on
s’attache aisément à cette histoire d’amour et de séparation,
au milieu d’un tas de personnages truculents et forts en
gueule. La scène qui réunit les habitants du village après
le sinistre provoqué par l’orage meurtrier en est un
bel exemple.
Ce
type de cinéma dans la production française est assez
rare encore une fois pour être signalé. Il est vrai
qu’on retrouve aussi parfois des ambiances des films de Manuel
Poirier, notamment dans le superbe A la campagne.
Laissez
vous donc séduire par le charme de ce film qui revisite
à sa façon les codes du genre mythique qu’est le
western.
Patrick
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