cinéma

Batman Begins de Christopher Nolan 

[2.5]

 

 

    Après avoir vu ses parents mourir de la main d’un gangster dans les rues de Gotham City, le jeune Bruce, héritier involontaire du colossal empire Wayne, décide de tout abandonner. En quête de vérité sur le sentiment de vengeance qu’il ressent et la justice qui lui semble ne pas être efficace, il se retrouve prisonnier en Asie centrale quand un mystérieux visiteur le prend en charge. Son initiation et son retour à Gotham City vont le pousser à prendre les choses en main et devenir lui-même un justicier, Batman.

 

    Ce nouveau film sur le “Dark Knight”, le cinquième, pose problème. Il occupe une place à la fois confortable et peu enviable. Difficile en effet de faire pire que les deux pathétiques opus livrés par Joel Schumacher. Mais de là à renouveler l’exploit et la réussite de Tim Burton, il y a une sacrée marche dont on ne savait pas si le réel talent de Christopher Nolan (Memento, Insomnia) pourrait la franchir.
Le fait est que Batman Begins dispose de plusieurs atouts, au rang desquels le casting occupe une bonne place. Christian Bale offre enfin une alternative intéressante à Michael Keaton et fait oublier les piteuses non-performances de Val Kilmer et George Clooney. Katie Holmes, elle, incarne une “Bruce Wayne girl” fidèle à la tradition, forte et décidée. Liam Neeson n’est pas vraiment à son aise dans son rôle d’activiste mystique et ne colle pas non plus au personnage du comics. Mais c’est Gary Oldman qui est le plus mal servi. A aucun moment il n’arrive à endosser le grand imperméable du commissaire Gordon de façon crédible. Et il fait de l’impassible interlocuteur de Batman un dominé peureux qui subit plus qu’il ne maîtrise. Pour la bonne bouche, Michael Caine et Morgan Freeman font de nombreuses apparitions avec classe et maîtrise. Ce sont d’ailleurs eux qui se partagent la plupart des traits d’humour, plutôt bien sentis, de ce long métrage.

 

    Film-génèse oblige, Batman Begins prend son élan de loin pour retracer le destin de Bruce Wayne. Si Christopher Nolan balaye plutôt bien les différents épisodes de la vie de son héros qui mèneront à la naissance de l’homme-chauve-souris, l’ensemble forme un passage un peu long et indigeste. L’enseignement ninja est notamment trop (et mal) appuyé.
Nolan est peut-être tombé dans le piège Spiderman. La retranscription du comics est ici aussi plate, sans saveur ni réelle appropriation du réalisateur. Le spectateur se retrouve plus en face d’un film d’action qui mise sur un héros charismatique que devant une BD adaptée sur grand écran. Batman Begins reste en retrait des Spiderman (surtout le 2) notamment à cause de son absence d’un vrai ennemi. L’Epouvantail (Cillian Murphy) est assez impressionnant mais apparaît trop peu pour avoir la consistance nécessaire. Il toujours plus dans son univers que Ra’s al Ghul, très mal incorporé à la trame scénaristique, surtout dans la deuxième partie.

 

    A tous points de vue, le troisième film de Christopher Nolan ne retrouve jamais l’inspiration de Batman et Batman Returns, en même temps qu’il fait toujours plus regretter le gâchis de Batman Forever et Batman and Robin

 

Sébastien Raffaelli

Film américain - 2h19 - Sortie le 15 juin 2005
Avec : Christian Bale, Katie Holmes, Liam Neeson, Gary Oldman, Morgan Freeman, Michael Caine…

 

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