Le
dernier film de Paul Verhoeven remonte à
l'année 2000, soit presque 7 ans à attendre pour
retrouver le hollandais sur les écrans, et
c’est vraiment pas cher payé pour un film de la
qualité de The Black Book.
Sous
l’occupation allemande en Hollande,
une sublime chanteuse (Carice Van Houten
impeccable !), rejoint la Résistance et,
sous le nom d'Ellis de Vries, réussit à
infiltrer le Service de Renseignements allemand et
à se lier avec l'officier Mûntze dans le but de
se venger de l’officier allemand responsable de
la mort de sa famille.
Sur
ce fond historique et inspiré d’une histoire
vraie, Paul Verhoeven réussit un film
d’aventure, d’espionnage, romanesque au plus
haut point avec
des bons, des méchants, des traîtres, de
l’amour… et tout ce qui fait un grand film de
cinéma populaire comme on voit de plus en plus
rarement dans le cinéma actuel. Un film qui
renvoie à de grands classiques du cinéma des années
60/70, plus particulièrement des films de guerre
traitant de l’occupation nazie comme La
Grande vadrouille, les canons de Navaronne, Paris
brûle-t-il ?, Monsieur Klein, voire L’armée
des ombres.
Superbement
mis en scène, avec une reconstitution très détaillée,
un scénario en béton, une sensualité très Verhoevenienne,
une fluidité narrative et une intensité
dramatique tellement impressionnantes que les 2h25
que durent le film passent en un rien de temps.
Verhoeven ne dresse pas de conclusion définitive.
Sans jamais prendre parti, sans
jamais juger où est réellement le bien où
est réellement le mal, le film interroge sur la
place que l’on peut occuper dans de telles
situations. Il ne fait pas des allemands des
salauds définitifs, et des résistants des héros.
Bref,
The Black Book est un spectacle de très
grande qualité, à la fois populaire et
intelligent, filmé par un Verhoeven qui
prouve qu’il est encore un tout grand du cinéma
mondial.
Benoît
Richard
Drame
de guerre belge, britannique, allemand, néerlandais
– 2h25 – Sortie le 29 novembre 2006
Avec Carice Van Houten, Sebastian Koch, Thom
Hoffman...
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