Portrait
: Christopher
Walken
J’ai toujours été fasciné par cet acteur. Ca
remonte très loin, sans doute au jour où je l'ai vu
dans la peau du méchant dans Dangereusement vôtre ou
bien dans Voyage au bout de l'enfer de Cimino
dans lequel il incarne un soldat du Vietnam suicidaire.
Bref depuis ce jour le visage de Christopher Walken n’a pas quitté ma mémoire, et il fait
pour toujours partie de mon panthéon d’acteurs forcément
pas comme les autres.
Christopher Walken est fait de plein de petites choses
qui en font incontestablement un acteur culte. D’abord
par son visage étrange et inquiétant dont on se
demande toujours ce qui se cache derrière ;
ensuite par sa carrière , partagée entre navets et
chef-d’œuvres qui en font un acteur totalement imprévisible
et complètement libre.
Christopher
Walken a alterné le bon et le moins bon dans sa carrière,
mais quand il tourne du bon, c’est surtout de
l’excellent cinéma. Et il n’est jamais aussi bon
que quand il tourne avec des réalisateurs aussi barrés
que Tim Burton, Abel Ferrara ou Michael Cimino. Et si
Voyage au bout de l'enfer (1978) the king of New-york
(1990) et nos funérailles (1996) font parties de mes
films cultes, sans doute Christopher
Walken y
est pour quelque chose.
Plus connu sous le nom de Christopher Walken,
Ronald Walken, est né en 1943 à New York d'un père
d'origine allemande et d'une mère d'origine écossaise.
Avec ses deux frères, il grandit dans la boulangerie
familiale située dans le Queens. Leur mère désire les
voir devenir acteurs tous les trois et les pousse à
multiplier les castings qui leur vaudront plusieurs
apparitions à la télévision dans des émissions de
divertissement. Mais seul Ronald semble vraiment se
passionner pour ce métier. Ces deux frères choisissent
une autre voie, l'un devient agent immobilier et l'autre
restaurateur. Ronald, pour la plus grande joie de sa mère,
entre dans une école théâtre où en véritable enfant
de la balle, il apprend à jouer, mais aussi à chanter
et à danser. Il devient un remarquable danseur de
claquettes.
Il fait ses débuts à Broadway à 15 ans dans JB
d'Elia Kazan. Il multiplie les apparitions à la
télévision et joue même au côté de Susan Sarandon
dans un téléfilm de Jonathan Demme, Who am I
this time ? Il décide de poursuivre des études
d'anglais à l'université d'Hempstead à New York. Avec
son diplôme en poche et fort de ses précédentes expériences,
il remonte sur les planches pour jouer dans des comédies
musicales. C'est à cette période qu'il décide de
remplacer son prénom, Ronald, par Christopher. En 1966,
il reçoit deux prix qui récompensent son talent
d'acteur : le Clarence Derwent pour son interprétation
du Roi de France dans la pièce A lion in winter,
et un prix du Theater World.
C'est Sidney Lumet qui le remarque au théâtre
et lui propose de s'essayer au cinéma. Il lui offre un
rôle dans The Hapiness Cage en 1971. C'est grâce
à Woody Allen que Christopher Walken va se faire
connaître dans Annie Hall (1977). Mais c'est véritablement
Michael Cimino qui le fait entrer dans l'histoire
du cinéma en lui permettant de faire exploser son
talent dans son magnifique film Voyage au bout de
l'enfer (1978). Son rôle de vétéran du Vietnam
qui sombre dans la folie, ne parvenant pas à oublier
les images de la guerre et les reproduisant à l'infini
dans sa tête et dans la réalité, se retrouvant ainsi
métamorphosé en champion de roulette russe, reste dans
toutes les mémoires et lui vaut un Oscar du meilleur
second rôle. Ce film marque également la rencontre de
deux géants du cinéma, Christopher Walken et Robert
De Niro.
Deux ans plus tard, il retrouve le même réalisateur
pour La porte du paradis. Les rôles de méchants
semblent dès lors lui coller à la peau, s'accommodant
très bien de son visage anguleux et de son regard à la
fois dur et fixe. On le retrouve notamment dans Dead
zone de David Cronenberg (1984) doué d'un
pouvoir étrange qui lui permet de prédire l'avenir, Dangereusement
Votre de John Glen (1985), Comme en chien enragé
de James foley (1986) en père violent, corrupteur et
assassin qui bouleverse la vie de ses fils (joués par Sean
et Chris Penn) ou encore dans Batman le défi
(1991) de Tim Burton.
Sa passion pour son métier qui définit toute sa vie le
pousse à accepter tous les rôles qu'on lui propose et
il apparaît dans un certain nombre de navets que sa
participation à de nombreux chefs d'œuvre fait
heureusement rapidement oublier.
Un
réalisateur en particulier va lui offrir ses plus beaux
rôles, exploitant son côté crépusculaire et
fantomatique. Sa rencontre avec Abel Ferrara va
donner naissance à quatre films. Il le transforme en
gangster noctambule dans The King of New York
(1990), en vampire urbain dans The Addiction
(1995), en chef de clan dans Nos funérailles
(1996) et enfin en espion dans New Rose Hotel
(1998).
Christopher Walken vit actuellement tout près de New
York sa ville natale avec sa femme à laquelle il est
uni depuis 30 ans. Il est co-propriétaire avec Robert
De Niro d'un restaurant à Manhattan.
Dernièrement il a reçu les honneurs de la télé pour
un clip de Spike Jonze (dans la peau de John
Malkovitch) sur une musique de Fatboy Slim
dans lequel il se prête à un numéro de danse
tout à fait extraordinaire.
Benoît
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