Créance
de sang
de
Clint Eastwood
Si habituellement on a beaucoup de compassion lorsque le
grand Clint nous fait un film moyen, cette fois-ci on a
bien du mal à le suivre dans cette adaptation plan-plan
d’un Thriller de Michael Connelly. Même si Eastwood
apparaît dans un rôle au combien sympathique, on ne
peut s’empêcher de faire la fine bouche devant un scénario
archi-convenu et qui plus est vu et revu au cinéma. Et
si l’on veut comparer Créance de sang avec un
film du même genre, The Pledge par exemple,
sorti l’an dernier, il n’y a pas photo. Là où Sean
Penn faisait un film magnifique, nerveux et sans temps
mort, Clint Eastwood nous sert un polar réchauffé
aussi palpitant (c’est le cas de le dire) qu’un
Maigret avec Jean Richard tout juste bon pour la séance
du dimanche soir sur TF1.
Alors qu’est-ce qui cloche ? Tout ou presque :
la mise en scène est très faible, les personnages
fades et les dialogues d’une banalité à mourir.
L’humour qui doit ressortir de la rivalité entre le
Mc Caleb retraité mais toujours actif (Eastwood) et les
flics en activité
ne dépasse pas la ceinture. L’histoire de la belle
qui vient demander à Mc Cleb,
jeune transplanté cardiaque, de reprendre du
service afin de trouver l’assassin de sa sœur parce
que ce cœur était le sien, à du mal à prendre et
surtout on a l’impression d’avoir déjà vu ça cent
fois. On songe aussi à L’inspecteur Harry avec le
tueur qui ne cesse de jouer au chat et à la souris avec
le célèbre flic, qui ne voit dans leur relation
qu’un besoin d’existence mutuel.
Bref rien de vraiment neuf dans le cinéma eastwoodien qui
nous sert avec Créance de sang son film le plus
faible depuis bien longtemps, très loin de jugé
coupable (1999) et du formidable Minuit dans le
jardin du bien et du mal (1997). n’allait pas bien
loin non plus. Après deux passages à vide Space
cowboys et Créance de sang on espère sincérement,
comme Mc Caleb dans le film, qu’il va revenir à son
meilleur niveau et avec de meilleures dispositions sur
son prochain long-métrage Mystic River avec
entre autres Sean Penn et Kevin Bacon.
Benoît
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