Cypher de
Vincenzo Natali
Il est des films comme ça dont on attend rien ou pas
grand chose, juste qu’ils nous divertissent et
qu’ils nous fassent passer un agréable moment.
Mission largement remplie par ce second film absolument
réussi et très prenant du réalisateur de cube
(Vincenzo Natali) qui revient ici avec des thèmes
similaires avec un film accrocheur dans lequel on plonge
les yeux grands ouverts.
Cypher
raconte les aventures de Morgan
Sullivan, un petit comptable au physique moyen et peu sûr
de lui, qui trouve enfin l’occasion de devenir enfin
quelqu’un quand la société Digicorp, une étrange
société spécialisée dans le renseignement
industriel, l’envoie espionner la société
concurrente. Mais voilà, tout ne se passe évidemment
pas comme prévu et sa rencontre avec la très belle et
très mystérieuse Rita va semer le trouble dans sa
nouvelle existence. Machination, manipulation, lavage de
cerveau, dédoublement de la personnalité sont au
rendez-vous pour un film sans temps mort et très
excitant dans lequel on ne perd pas une miette.
Vincenzo Natali,
remarqué en 1999 avec Cube, film au budget limité,
dans lequel le réalisateur faisait déjà preuve
d’une audace incroyable et d’une vraie personnalité
montrait six personnages enfermés dans une sorte de Rubicks
cube géant qui finissaient par s’entredéchirer
et finissaient par dévoiler leurs vraies personnalité :
totalement ludique.
Là
cette-fois-ci, le réalisateur jouit d’un budget plus
conséquent, mais malgré tout ne cède pas à la
surenchère d’effets spéciaux. Dans des univers kafkaïen,
dans des ambiances glaciales et aseptisées rappelant Bienvenue
à Gattaca, Vincenzo
Natali fait évoluer ses personnages avec beaucoup
de malice en plaçant le spectateur du point de vue du
personnage principal, joué sobrement par Jeremy
Northam.
Dans une intrigue folle et pleine de faux-semblants encrée
dans la science-fiction, l’action et les revirement de
situation se succèdent sans arrêt et font perdre un
peu plus l’orientation au spectateur dérouté par
tant de rebondissements. Et comme dans tout bon film de
manipulation, fausses
vérités, agents doubles et paranoïa font bon ménage
dans un film qui n’en finit pas de nous leurrer
jusqu’aux dernières scènes.
Filmé remarquablement, cet univers étouffant et mécanique
bénéficie de décors superbes, parfois à la limite du
kitsch, comme dans la scène où sort de terre une sorte
de cage d’ascenseur en métal qui donne au film un
aspect « cinéma de quartier » absolument réjouissant
et sympathique. Car malgré son côté
grandiloquent et ses décors futuriste, Cypher
est un film modeste qui ne prétend pas révolutionner
le thriller de science-fiction mais simplement jouer
avec le spectateur et lui faire passer un bon moment. Ce
qui n’est déjà pas si mal.
Benoît
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