Star Wars Episode III : La Revanche des Sith
de
Georges Lucas
[4.0]
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La République du Chancelier Palpatine (Ian McDiarmid)
s’enfonce dans la guerre qui l’oppose aux Séparatistes
menés par le Comte Dooku (Christopher Lee) et le
Général Grievous. Les maîtres Jedi sentent la présence
de leurs ennemis, les Sith, grandir autour d’eux sans
pouvoir encore l’identifier. Leurs espoirs, et leurs
craintes, reposent sur les épaules d’Obi-Wan Kenobi (Ewan
McGregor) et de son apprenti, Anakin Skywalker (Hayden
Christensen).
Il est difficile de traiter le morceau le plus attendu
de la saga de La Guerre des Etoiles sans laisser
parler la passion. D’autant qu’après deux premiers
épisodes, au sujet desquels les critiques fusent
toujours, Georges Lucas avait beaucoup de crédit
à regagner. Mais les faits sont là : La Revanche
des Sith est une réussite. Est-ce dû à un scénario
qui condense tous les leviers déclenchant l’ancienne
trilogie ou au talent du réalisateur américain, qui
aurait réussi là où il a échoué dans les deux
premiers films de la série ? La réponse est sûrement
à aller chercher du côté de la première hypothèse.
Les égarements narratifs et toute l'intrigue politique
de La Menace Fantôme et de L’Attaque des
Clones prennent enfin corps dans ce dernier opus,
mais il faut un peu de mémoire pour saisir tous les
enjeux qui mènent à l’omnipotence de Palpatine. L’Episode
III est le film de la révélation, celui où tout
s’explique : l’avènement du Premier Empire
galactique, la fin des Jedi, la naissance de Darth Vader
et de sa descendance. Finalement, on en vient presque à
penser que le scénario est un tel condensé de scènes-clés
qu’il y avait peu d’efforts à faire pour en sortir
un bon film. Heureusement, d’autres points positifs
ressortent.
Si c’est un Ewan McGregor tempéré, à la
limite du passif, qui incarne Obi-Wan, les prestations
de Hayden Christensen et Ian McDiarmid
marquent plus les esprits. Le premier est ténébreux à
souhait et le second laisse affleurer l’hystérie
d’un personnage grisé par le pouvoir. Les intégristes
seront contents de la presque disparition de Jar-Jar
Binks. Et il y a de fortes chances qu’ils saluent la
(trop courte) présence du Général Grievous, autre
personnage 100 % digital.
Sur le plan de la mise en scène, ce n’est pas la révolution
(sauf numérique). Lucas continue d’exploiter
des recettes efficaces du cinéma d’action, celles
qu’il a contribué à mettre en place il y a presque
trente ans. Il y est d’ailleurs presque forcé pour
maintenir la logique de la saga en tant qu’ensemble
cohérent visuellement.
Si
les deux premiers épisodes avaient plutôt l’air de
planches qui surfaient sur la vague légendaire de la
mythologie Star Wars, La Revanche des Sith
retrouve une partie du souffle épique qui leur faisait
défaut et fait beaucoup plus partie intégrante des
trois films originaux (si l'on excepte le fossé du
rendu visuel). La filiation avec L’Empire
contre-attaque est flagrante, de par leur noirceur
et leur pessimisme communs. George Lucas se
rattrappe sur la ligne d’arrivée, et de fort belle
manière.
Sébastien
Raffaelli
P.S. : Les spectateurs connaisseurs auront peut-être
remarqué une incohérence. Obi-Wan Kenobi côtoie R2-D2
pendant les trois premiers épisodes mais ne le reconnaît
pas dans l’Episode IV. Faut-il y voir un oubli
scénaristique ou y a-til une explication rationnelle ?
N’hésitez pas à laisser vos avis sur le forum.
Film
américain - 2 h 20 - Sortie le 18 mai 2005
Avec Hayden Christensen, Ewan McGregor, Natalie Portman,
Ian McDiarmid, Samuel L. Jackson…
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