Gangs
of New-York de
Martin Scorsese
En général on ne va pas voir un Scorsese ou
un Tarantino avec les mêmes attentes que pour un
film plus classique, tant ces réalisateurs ont prouvé
par le passé qu’ils étaient capables de produire
l’un des meilleurs cinéma de la terre et que la
sortie d’un nouveau film étaient à chaque fois un événement
de taille dans le monde du 7ème art.
Etant resté sur ma faim et agacé par le l’esprit curaillon du précédent
film A tombeau ouvert, je voulais ma revanche en
espérant bien cette fois-ci avoir droit au meilleur Scorsese
pour un film qui promettait, vu le sujet et la durée
(2h50), d’être assez grandiose. Et ce fut en partie
le cas dans ce New-York en feu du milieu XIXème.
Fasciné par les histoires de gangs qui sévissaient
à cette époque à New-York, Martin Scorsese décide
de raconter l’histoire du
quartier de Five Points, un faubourg
pauvre de New York, qui se trouve être le théâtre
d'une guerre des gangs entre émigrants irlandais. D'un
côté, les Dead Rabbits menés par Père Vallon
(Liam Neeson), et les Native Americans de
l'autre, dirigés par le sanguinaire Bill le Boucher
(joué magistralement par Daniel Day-Lewis). Ce
dernier met rapidement en déroute les Dead Rabbits
en assassinant leur chef, et prend par la même occasion
le contrôle exclusif des rues de la "grosse
pomme".
Mais voilà Amsterdam Vallon (interprété sans grand
relief par Léonardo Di Caprio) souhaite venger
la mort de son père. Mais sa rencontre avec Jenny
Everdeane (la gentille Cameron Diaz) va rendre
les choses plus compliquées.
Dans des décors somptueusement
hollywoodiens, Scorsese filme ce qu’il sait filmer
depuis toujours : des hommes, des gangs, des luttes
fratricides dignes des plus belles tragédies grecques
ou shakespeariennes, le tout dans un univers de violence
brutale froide et sans merci. Malgré un début
prometteur et quelques scènes assez flamboyantes (le
combat d’ouverture est un modèle du genre, filmée un
peu comme une comédie musicale avec plans larges filmés
à la grue, mouvements de caméra, etc...) le film
n’arrive pas à se sublimer et à atteindre le niveau
qui semble lui être dû. Le thème de la vengeance,
l’infiltration du gang ennemi, la scène du combat
final, la relation d’amour entre Léonardo Di
Caprio et Cameron Diaz, tout ça sent un peu
le réchauffé et finalement on pense plus souvent au Titanic
de James Cameron qu’à un film de Scorsese.
Malgré tout, la force du film tient finalement plus
dans sa mise en scène que dans son scénario. Sans négliger
le jeu, tout en force, de Daniel Day-Lewis on
appréciera plus les cadrages, les lumières, la
reconstitution impeccable du New-York de l’époque que
l’histoire racontée dans le film.
Sans être une vraie déception Gangs
Of New-York est loin d’apporter son lot de
satisfactions pourtant tant attendues. Le film, par
moment, pêche par une certaine lourdeur, des
personnages et une histoire un peu trop lisse et un
casting pas totalement à la hauteur de l’événement :
des seconds rôles trop effacés et un Léonardo Di
Caprio faisant bien pâle figure à côté d’un Daniel
Day-Lewis paraissant lui taillé dans le roc.
Benoît
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