L'île
de Black Mor
de Jean-François
Laguionie
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Bien à la mode les pirates
ces derniers temps ! Après le recyclage du péplum
marin façon hollywoodienne, voici le retour des
histoires de pirates… On pense bien sûr à la
superproduction Pirates des Caraïbes et à sa
suite bientôt sur nos écrans… Mais on pense aussi à
des expériences plus heureuses, en bandes dessinées
surtout, grâce à des auteurs comme Blain et à
son pirate, Isaac.
Jean-François Laguionie,
lui, fait de l’animation. C’est un passionné
de cet art depuis sa rencontre avec Paul Grimault
(Le roi et l’oiseau), avec lequel il
collaborera durant plusieurs années. Auteur de nombreux
romans qu'il a pour la plupart adaptés à l'écran, Jean-François
Laguionie est devenu l'un des grands spécialistes
de l'animation française. Il a réalisé en 1985 son
premier long-métrage d'animation, Gwen le livre de
sable, et a signé en 1999 le plus connu :
le Château des singes. Le voici donc qui revient
dans nos salles obscures avec L' Ile de Black Mor,
une histoire très simple, basée sur ses souvenirs des
romans de Conrad et de Stevenson. Il nous
conte l’aventure d’un jeune orphelin, Kid, qui rêve
d’horizons lointains et qui espère se hisser à la
hauteur de Black
Mor, le plus terrible de tous les corsaires. Celui-ci a
caché un trésor inestimable sur une île perdue.
Notre jeune marin aux pieds nus s’enfuira de
l’orphelinat, volera un bateau, débauchera un bien piètre
équipage et… vogue la galère. Au
bout de son périple sur les mers du monde, Kid, grâce
au classique procédé du scénario de type « voyage
initiatique », aura mûri, trouvé l’amour et
retrouvé un père.
L’animation est belle et fluide. Le dessin intéressera
les fans de Ludo
(scénario Lapière, dessiné par Bailly
et Mathy), très sobre. Un dessin inspiré, selon
l’auteur, des œuvres de caricaturistes du XIXème siècle
comme Daumier.
Les couleurs sont un peu ternes mais servent le contenu
(nous sommes au départ dans les Cornouailles, terres
sombres de la vieille Angleterre, peuplées de grottes,
d’orphelinats putrides et de bars mal famés). Le
rythme est malheureusement un peu lent mais il
fonctionne très bien paraît-il sur les plus petits,
qui peuvent ainsi suivre aisément le déroulement de
l’action.
L’île de Black Mor
nous livre une histoire classique, où l’on s’ennuie
finalement un peu… peut-être parce qu’on l’a déjà
lue et vue ailleurs… A voir pour découvrir un
animateur au dessin différent des productions
habituelles du genre.
François-Xavier
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