cinéma

Immortel de Enki Bilal

 

 

    ImmortelLa foire aux immortels, La femme piège, Froid Equateurla trilogie Nikopol. On nous promettait monts et merveilles : l’auteur de bandes dessinées Enki Bilal porte à l’écran l’univers incroyable de sa mythique trilogie. Rappelez-vous, l’aventure commençait il y a près de vingt ans.

 

    Producteurs obligent, Bilal déplace son histoire de Paris à Manhattan. On va faire dans le costaud, faut pas décevoir. Cette fois-ci, on lui aura donné les moyens de son ambition. La 3D, ça c’est l’avenir du cinéma !

Les premières images défilent : les décors sont magnifiques. Les infographistes ont fait un boulot épatant. La ville est véritablement organique. Ca bouge dans tous les sens. Au loin flotte la pyramide des dieux immortels. On découvre vite celle que l’on va suivre tout au long de cette histoire, Jill, interprétée par la très plastique mais peu charismatique Linda Hardy. Elle a les cheveux bleus… on est bien chez Bilal.

    Horus a une semaine devant lui avant de perdre son immortalité. Il décide de descendre sur terre afin d’y trouver un corps qui permettrait de l’abriter. Alcide Nikopol, prisonnier accidentellement décongelé de sa geôle fera l’affaire. Jusque là, on se retrouve en terrains connus. Mais ça dérape assez vite. Trois fornications plus tard, le film est d’ailleurs terminé.

Hormis quelques acteurs en chair et en os, la plupart des personnages sont réalisés en images de synthèse. Aïe ! C’est laid, c’est raide, c’est vide de toute vie. Bilal essayerait-il de travailler au-dessus de son niveau ? Bref, on se croirait dans un jeu Playstation…

Exit le Bilal visionnaire. Exit les clivages politiques et religieux passés à la moulinette SF. Exit les Bunker Palace Hotel et Tykho Moon, expériences cinématographiques précédentes bien mieux réussies.

 

    Le scénario est imbuvable. Compliqué à outrance là où il n’y a rien à comprendre. Obscur là où ça mériterait quelques explications. Ne vous attendez pas à retrouver ce qui vous avait plu dans l’œuvre originale, tout a été broyé, mâché et vomi.

Générique de fin, Beautiful Days chantés par Venus… On hallucine jusqu’au bout !

Bref : un Immortel bien périssable…

 

François-Xavier

 

France – 1h42 – sortie le 24 Mars 2004