Je
suis un assassin de Thomas
Vincent
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Un
polar à la française bien mené, une adaptation réussie,
Je
suis un assassin
séduit grâce à quelques jolis atouts : une mise en
scène soignée, interprétation au poil. Et comme il est
plutôt rare de pouvoir faire ce genre de constat
aujourd’hui, saluons le second film de Thomas
Vincent qui, après Karnaval en 1999, revient
aujourd’hui avec un film ma foi très plaisant.
Quand Ben
Castelano
(François Cluset), un auteur de polar à la
ramasse et sans maison d’édition retrouve un ami, le
très célèbre romancier à succès Brice
Kantor
(Bernard Giraudeau), les retrouvailles
prennent vite une tournure étrange. Et ce qui n’était au départ
qu’une rencontre de hasard va très vite amener les
deux hommes à conclure un pacte
diabolique.
A
la fois rebuté et fasciné, Ben
Castelano retrouve
sa femme Suzy, avec qui il vit chichement sur les hauteurs de Marseille. Cette
dernière va convaincre Ben d’accepter la proposition
de son ami : faire publier sous son
le nom de Kantor un roman de Ben contre le meurtre de son
ex-femme qui lui réclame beaucoup d’argent suite à leur
divorce.
Adapté d'un roman (le contrat) du brillant
romancier américain Donald Westlake, Je
suis un assassin
constitue une rupture par rapport à
Karnaval.
Véritable thriller, le film captive très vite le
spectateur notamment par à la performance des acteurs
et celle, en particulier, de Bernard Giraudeau
dans un rôle de type tordu, tel qu’il l’était déjà
dans le dernier Raoul Ruiz (Ce jour-là).
La
mise en scène très habile (servie par une bande-son
angoissante) laisse longtemps planer le doute sur les
intentions de chacun des personnages jusqu’à ce que
tout bascule pour déboucher sur une seconde partie plus
déroutante, plus irréelle aussi, presque en opposition
avec la première et peut-être moins réussie aussi.
Au final, Je suis un assassin est un bon film,
bien écrit, tourné dans des décors de l’arrière-pays marseillais à la fois sauvages et superbes. Un
film troublant, qui part dans des directions que l’on
attend pas forcément. Un film noir à voir pour le
plaisir.
Benoît
Richard
Français
– 1 h 47 – Sortie le 11 août 2004
Avec François Cluzet, Karin Viard, Bernard Giraudeau, Anne Brochet, Jacques Spiesser
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