Kedma
d'Amos Gitaï
Après les remarquables Kadosh et
Kippour et le moins réussi Eden, le cinéaste israélien,
revient une nouvelle fois sur le conflit israélo-palestinien
en se plaçant du point de vue d’une troupe de réfugiés
survivants de l’holocauste, tentant, malgré l’armée
anglaise, de pénétrer en Palestine. Le film raconte le
long chemin qui doit mener ses hommes et femmes vers la
conquête de ces terres hostiles. Filmé en longs
plans-séquences, la caméra collée à ses personnages,
Amos Gitai nous offre un spectacle à la fois, dur et réaliste
(scènes de batailles en temps réel filmé caméra
à l’épaule), mais aussi chargé de poésie et de
réflexion philosophique.
Après une première partie assez sèche
en action durant laquelle on apprend à connaître les
personnages et les lieux, on découvre ensuite la dureté
des combats plus vrais que natures (la prise
d’assaut d’une maison occupée par des arabes semble
tout droit tirée d’un documentaire relatant une
guerre civile). Ici la mort n’a jamais été aussi
réelle et les claquements de fusils automatiques jamais
aussi effrayants.
Finalement, du point de vue de son
aspect formel, kedma pourrait être facilement adapté
au sur les planches, tellement la théâtralité et le découpage en scènes
transparaissent tout au long des 100 minutes que dure le
film.
Benoît
|