Les triplettes de
Belleville de
Sylvain Chomet
Film d'animation muet, Les Triplettes de Belleville
raconte la
vie d'un jeune garçon prénommé Champion, qui
vit avec sa grand-mère, Madame Souza. Cette
dernière décide un jour de lui offrir
un tricycle. Quelques années plus tard, il deviendra un
cycliste acharné, prêt à affronter le Tour de France.
Mais voilà, le Tour de France c’est pas de la
rigolade et notre Champion se voit contraint d'abandonner puis
enlevé par une drôle de mafia qui recycle les coureurs
du Tour à l’abandon. Mais heureusement les triplettes
seront là pour venir en aide à notre grand-mère et à
son petit-fils...
Premier long-métrage de Sylvain Chomet Les
triplettes de Belleville, devait à l'origine
constituer le deuxième volet d’une trilogie commencée
avec le court-métrage La vieille dame et les pigeons.
Mais le réalisateur s'apercevra vite qu'il dispose
largement de quoi faire un long-métrage et lance le
projet avec trois équipes (française, canadienne
et belge) qui durera au total 5 ans.
Incontestablement, ce qui fait la force de ce film réside
dans le dessin et dans l’animation auxquels un soin
particulier semble avoir été porté.
Désireux
de reconstituer une époque bien précise (la fin des
années 50) Sylvain
Chomet
montre des intérieurs modestes et représentatif
d’une France populaire encore très campagnarde et
techniquement encore peu évoluée. On pense par moment
aux films de Tati dont on remarquera plusieurs
fois l’hommage appuyé qui lui est rendu, mais aussi
au cinéma de Caro et Jeunet dont on retrouve un
peu le côté "poético-bricolo" qui a fait le
succès de Delicatessen ou Amélie Poullain.
Car
si les dessins sont soignés, nul doute que l’aspect
poétique et décalé de cette histoire marqueront également
les esprits.
Constitué
en deux parties, une première en France et l’autre à
Belleville, sorte de ville mi-canadienne, mi-américaine,
où tous les habitants sont gros, le film nous promène
en vélo, en bateau et en 2 CV dans un monde
quasi-familier et au fond assez mystérieux dans lequel
notre grand-mère va faire la connaissance de 3 vieilles
dames Les fameuses triplettes de Belleville qui
constituent à elles-seules un grande partie de l’intérêt
du film.
Mais
hormis toutes ces considérations plutôt réjouissantes,
on notera malgré tout une certaine faiblesse de la
narration qui gâche quelque peu notre plaisir. Même si
le film adopte un rythme lent dès le départ, on ne
pourra s’empêcher de trouver le temps un peu long
devant certaines scènes qui tournent un petit peu en
rond. Mais un scénario fourmillant d’idées et de
trouvailles saura nous faire oublier très vite ces
petits désagréments.
Alors
ne boudons pas notre plaisir, si rare, de voir de bons
longs-métrages d’animation, et espérons que ce
passage, pour Sylvain Chomet, des
planches de la BD au film de cinéma soit l’occasion
pour d’autres auteurs de la nouvelle bande dessinée
de s’essayer à ce périlleux exercice qu’est la
mise au monde d’un long métrage d’animation.
Benoît
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