Ocean's
Twelve
de Steven
soderbergh
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Devenus tricards aux États-Unis après le casse du
Bellagio, les Onze de Danny Ocean (George
Clooney) se sont expatriés avec le désir plus ou
moins forcé de réintégrer la société des honnêtes
gens. Trois ans plus tard, les ennuis et Terry Benedict
(Andy Garcia),
le propriétaire du Bellagio, réapparaissent.
L’ultimatum est fixé : les compères ont deux
semaines pour rembourser le propriétaire de casinos.
Dans
la filmographie polymorphe et talentueuse de Steven
Soderbergh, certains noms reviennent : George
Clooney, bien sûr, Julia
Roberts, Don
Cheadle, le compositeur David
Holmes, etc. Ces gens-là ont travaillé à de
nombreuses reprises ensemble, sur des projets bien différents.
Policier avec Hors
d’atteinte et Traffic,
documentaire romancé avec Erin
Brockovich, science-fiction avec Solaris,
expérimental avec Full
Frontal, co-production sur Confessions
d’un homme dangereux, etc (la liste est longue)…
Une belle brochette qui s’était retrouvée
magnifiquement soudée dans Ocean’s
Eleven il y a presque trois ans. Et si le budget
d’Ocean’s Twelve n’avait pas été de 110 millions de dollars (82
millions d’euros), on aurait presque eu envie de dire
qu’il s’agit d’un film de potes.
Plus
que dans le premier épisode, le travail derrière la
caméra de Soderbergh
donne l’impression de laisser de la place aux acteurs
(à la limite de l’improvisation ?) tout en restant
sobrement élégant. Il faut dire que c’est là l’essence-même
de ce qu’il filme : tout comme le casting fabuleux, le
train de vie des personnages en met plein les mirettes
et cette opulence affichée laisse le spectateur sous le
charme de ce “cinéma champagne”. Le scénario
quitte Las Vegas pour aller se balader en Europe, mais
l’ambiance n’est elle pas dépaysante. Toujours le même
faste et le même goût pour les belles choses. David Holmes en rajoute en nous livrant une fois de plus une bande
originale “première classe”.
A
part ces deux traits majeurs que sont la distribution et
le raffinement, le Twelve
s’écarte des traces du Eleven.
Le côté film de gangsters cède le pas devant la comédie
(souvent efficace) mâtinée de moqueries envers
Hollywood. Du coup, le scénario nous trimballe autant
que les personnages ; on oublie peu à peu l’enjeu
pour se réjouir de l’accumulation de répliques et de
grimaces des acteurs. Il faut donc rapidement raccrocher
les wagons à chaque étape de l’histoire.
Nouveau
dans la bande et second rôle masqué, Vincent Cassel donne une performance originale sans être
transcendante, avec ce petit côté “vision des Français
selon les Américains”, moins prononcée que le Lambert
Wilson de Matrix,
mais un peu décevant de la part de Soderbergh.
Catherine Zeta-Jones est à cet égard bien mieux servie. Elle n’a
d’ailleurs jamais été et ne sera jamais plus
resplendissante que dans ce film.
Malgré
son ampleur, Ocean’s
Eleven avait réussi à rester un projet artistique
cohérent, en lui-même et dans la filmographie du réalisateur.
Ocean’s Twelve
descend d’un (petit) cran, se contente d’être un
divertissement haut de gamme sans tomber dans les
travers de la suite ouvertement commerciale.
Film
américain - 2 h 05 - Sortie le 15 décembre 2004
Avec
George Clooney, Brad Pitt, Matt Damon…
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