Podium
de
Yann Moix
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Si vous aimez le kitsch et les couleurs acidulées
« flashy », si les chansons de Clo-Clo ne
vous donnent pas la nausée, si Poelvorde parvient
à vous déclencher les zygomatiques à sa seule présence,
alors ce film est fait pour vous ! Même que le
Dieu Sosiris vous soufflerait à l’oreille qu’à côté,
les autres blockbusters du trimestre, c’est comme des
« playmobil dans un évier »… pfuit…
rien à voir avec notre Bernard Frédéric, et ses
affriolantes Bernadette dont les yeux « crient
braguette » !
Certes, il y a quelques lourdeurs de mise en scène,
notamment un rythme assez inégal que la musique essaye
un peu trop de combler, et quelques scènes un peu trop
« vaudevillesques » ou prévisibles, dont un
« coup de bite » en trop… Mais passées
ces quelques maladresses que l’on excuse d’autant
plus que Yann Moix est un novice en la matière,
prenez le film pour ce qu’il est avant tout, un pur
divertissement ! Et un film qui vaut avant tout
pour l’interprétation hors pair de Benoît
Poelvorde dans le rôle du ringard Bernard Frédéric
(« Un cœur qui bat, un nez qui flaire, une décision
qui tombe, vous apprendrez à me connaître ! »).
Ridicule, horripilant, pathétique, irascible, exaspérant,
radin, un vrai maniaco obsessionnel en crise identitaire
aiguë ! Et qui sait – aussi – se montrer émouvant,
quand il s’agit de faire tomber le masque. Les autres
rôles sont plus anecdotiques (Julie Depardieu, Dominique
Besnehard…), hormis un Jean-Paul Rouve qui
campe un Polnareff boulimique assez surréaliste !
Ce film qui réhabilite la ringardise, qui rendrait le
pire « beauf » sympathique, est à voir au
second degré, comme un bonbon acidulé un peu collant,
dont on aime le goût mais qui pourrait vite nous écœurer.
Enfin, en crise d’hypoglycémie aiguë (les films
actuels étant plutôt "tristounes"), on est
bien content de se le mettre sous la dent ! Et de
le déguster, la banane aux lèvres, même si les
ficelles sont parfois un peu grosses ou grossières.
Bref, c’est une vraie comédie populaire dans le bon
sens du terme, qui sait parler aussi, l’air de rien,
de notre société où l’apparence et la célébrité
priment, et où des sosies peuvent rameuter des foules
en délire… fantasmes de gloire surréalistes en
« carton-pâte » que ne renieraient sûrement
pas les candidats à la Télé-réalité. A quand
d’ailleurs la "Pizzeria Renato-Academy" ?
Cathie
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