Signes
de M Night Shyamalan
Croire ou ne pas croire ? Telle est la question qui
hante le troisième film du cinéaste M Night
Shyamalan dans lequel un ex-Pasteur, Mel Gibson,
a perdu la foi depuis le décès de sa femme dans un
accident de la route. Entouré de ses deux enfants et de
son frère, il vit dans une ferme paumée du fond de
l’Amérique, lorsque les fameux « scrop circles »
(immenses formes géométriques remarquées dans les
champs de cultures en Amérique durant les années 50 et
ailleurs) font leur apparition, suivis d’étranges phénomènes
lumineux. Peu à peu la peur et la paranoïa va
s’emparer de cette famille ainsi que de la terre entière.
Filmer, Shyamalan a prouvé
depuis trois films qu’il sait le faire et plutôt
bien. Après le poussif sixième sens et le plutôt
ludique Incassable, le réalisateur d’origine
indienne s’attaque cette fois-ci au thème récurent
des envahisseurs et nous propose une nouvelle fois
« un film hollywoodien à gros budget fait par un
réalisateur qui a du talent » (valable également
pour Steven Soderbegh mais pas pour Spielberg).
Dans cette histoire de facture assez classique Syamalan
réussit à captiver en mettant l’accent sur
l’ambiance et les décors auxquels il donne autant
d’importance que les personnages puisque ces derniers
semblent fondus à l’intérieur et semblent
indissociables. Lorgnant vers la série la quatrième
dimension Signes joue beaucoup avec le hors-champ en
accentuant l’effet de terreur notamment lors de la
dernière partie, la plus réussie, quand la famille est
recluse dans la maison en attendant l’attaque des
extra-terrestres. A ce moment là on flippe vraiment et
l’effet de projection-identification marche à fond :
on s’y croirait !
Loin d’être un film qui se prend au sérieux
Shyamalan ne
bannit pas l’humour de son scénario, et un peu à la
manière de Scream, il utilise tous les clichés
du film de genre pour les réintroduire de façon décalée
dans l’histoire.
Signes est un film de
divertissement efficace sans fioriture dans lequel les défauts
des précédents films semblent avoir été gommés.
Certes ce n’est pas encore un cinéma totalement
personnel car encore trop conventionnel par certains
aspects mais fourmillant malgré tout de petits détails
qui en font un film largement au-dessus du lot du
cinéma hollywoodien.
Benoît
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