cinéma

Spider-Man 2 de Sam raimi   1/2

 

 

     Spider-Man premier du nom était l’exact opposé des Batman de Tim Burton. Sam Raimi avait réussi le double exploit de ne donner aucune touche personnelle à l’Homme-araignée et de négliger plus ou moins l’esprit de la bande-dessinée. Le film tenait la route, mais était lisse, insipide et surtout, le Bouffon vert était vraiment trop ridicule.  

 

    La bonne nouvelle est que Spider-Man 2 corrige ces défauts. Peter Parker a mûri et nous laisse plonger dans son intimité. Il est ce jeune homme (ou ce vieil adolescent ?) torturé, qui pourrait tout avoir et s’interdit tout, par sagesse, par timidité, par peur. Être à la fois étudiant, photographe, livreur de pizzas et super-héros ne lui laisse pas le temps d’être bon partout. Il fait faux-bond à ses amis et reste impuissant devant les difficultés financières de sa tante. Comble de la misère, son célèbre costume rouge et bleu déteint au lavage…

 

    Le panthéon des super-héros américains a depuis longtemps fourni matière à adaptations cinématographiques. Il nous a rarement été donné de voir l’un d’eux de façon si humaine. Là où Ang Lee et son médiocre Hulk avaient échoué à nous faire compatir aux troubles du géant vert et de sa belle aux yeux bleus, Sam Raimi réussit à 100 %, aidé, il est vrai, par le jeu lumineux de Tobey McGuire et Kirsten Dunst. Bataille sentimentale de Peter Parker avec Mary-Jane, mais aussi lutte féroce de Spider-Man contre le sublime Dr Octopus. Voilà un méchant qui a de la classe ! L’occasion, d’ailleurs, de quelques scènes d’action bluffantes. Les acteurs en tournée promo répètent toujours le même : « Vous verrez les meilleurs effets spéciaux du moment etc… ». Si en plus, ils se mettent à avoir raison ! Mais Sam Raimi avait les moyens de faire quelque chose de propre.

 

    Alors, que reprocher à ce Spider-Man 2 ? C’est tout le problème : rien en général et beaucoup en particulier. Le film est truffé de petites scènes ou de plans furtifs dont on se serait bien passé. Plan fixe en contre-plongée du poing de Tobey McGuire, passages comico-pathétiques sur la vie quotidienne de Parker trop appuyés. Il en va de même pour la crucifixion de Spider-Man à l’avant d’une rame de métro et la scène qui suit, façon « Descente de la Croix ».

Mais soyons honnête, ces nouvelles aventures de l’Homme-araignée nous confirment qu’il est possible de faire du cinéma grand public qui soit plus qu’une machine commerciale.

 

Sébastien Raffaelli

 

États-Unis – 2 h 07 – Sortie le 14 juillet 2004