musique

Chica & the Folder - 42 Madchen    

monika-enterprise - 2003

 

 
 

    A l’instar de leurs compatriotes allemands de Notwist, qui ont connu le succès grâce à un savant mélange d’électronica et de pop music, Chica & the Folder se positionne dans un style plus radical et beaucoup moins clair en mêlant à des sonorités électroniques des éléments sonores et des influences issus de la world culture.

Signé sur l’excellent label allemand Monika Entreprise (Contriva, Komëit, Barbara Morgenstern...) le duo batave réussit  un album en demi-teinte, acceptable mais un peu trop varié.

 

    Composé de la Dj Chica Paula, de son vrai nom Paula Schopf, et de Max Loderbauer,  Chica & the Folder a également invité Suzana Sucic ainsi que Jorge González pour les parties chantées. Sur onze titres, au bon goût d’éléctronica, l’album offre une palette assez bigarrée de sonorités venues des quatre coins du monde. Au programme : tambourins et synthés new-age, extrait d’un discours du Che, voix espagnoles, ritournelles orientales, arpèges de synthés à la Isan, délires punkisants, plages expérimentales, etc... Et tout ça pour le même prix. Ma fois oui... et c’est sans doute ce qui constitue le principal défaut de l’album : vouloir être partout à la fois. Résultat, un album sans réelle personnalité et des morceaux qui semblent s’éparpiller un peu plus au fil du temps.

 

    Malgré l’aspect foutoir qui prédomine, certains titres méritent malgré tout un droit de cité comme Der Wolf und up que l’on croirait avoir été écrit par les frères Archer (Notwist) ou les plus expérimentaux Al Que Toca la hora, Ultimas palabras, Liturgy Beat remarquables pour leur modestie. Le reste navigue entre deux eaux, laissant l’auditeur faire du sur-place sans savoir vraiment où le duo veut l’emmener.

Alors forcément on s’y perd un peu dans ce fatras d’influences, et le disque se termine finalement avec une sorte d’arrière goût d’inachevé au fond des oreilles.

 

    Ressemblant au fond plus à une sorte de compilation qu’à un vrai album, 42 Madchen aurait mérité plus de cohérence et une ligne musicale plus nette, plus tranchée.

Benoit