A l’instar de leurs compatriotes allemands de Notwist,
qui ont connu le succès grâce à un savant mélange
d’électronica et de pop music, Chica & the
Folder se positionne dans un style plus
radical et beaucoup moins clair en mêlant à des
sonorités électroniques des éléments sonores et des
influences issus de la world culture.
Signé
sur l’excellent label allemand Monika Entreprise
(Contriva,
Komëit, Barbara Morgenstern...) le duo
batave réussit un
album en demi-teinte, acceptable mais un peu trop varié.
Composé de la Dj Chica Paula, de son vrai nom Paula
Schopf, et de Max Loderbauer,
Chica
& the Folder a
également invité Suzana
Sucic
ainsi que Jorge González pour les parties chantées.
Sur onze titres, au bon goût d’éléctronica,
l’album offre une palette assez bigarrée de sonorités
venues des quatre coins du monde. Au programme :
tambourins et synthés new-age, extrait d’un discours
du Che, voix espagnoles, ritournelles orientales,
arpèges de synthés à la Isan, délires punkisants,
plages expérimentales, etc... Et tout ça pour le même
prix. Ma fois oui... et c’est sans doute ce qui
constitue le principal défaut de l’album :
vouloir être partout à la fois. Résultat, un album
sans réelle personnalité et des morceaux qui semblent
s’éparpiller un peu plus au fil du temps.
Malgré l’aspect foutoir qui prédomine, certains
titres méritent malgré tout un droit de cité comme Der
Wolf und up que l’on croirait avoir été écrit
par les frères Archer (Notwist) ou les plus expérimentaux
Al Que Toca la hora, Ultimas palabras, Liturgy
Beat remarquables pour leur modestie. Le
reste navigue entre deux eaux, laissant l’auditeur
faire du sur-place sans savoir vraiment où le duo veut
l’emmener.
Alors
forcément on s’y perd un peu dans ce fatras
d’influences, et le disque se termine finalement avec
une sorte d’arrière goût d’inachevé au fond des
oreilles.
Ressemblant
au fond plus à une sorte de compilation qu’à un vrai
album, 42
Madchen aurait
mérité plus de cohérence et une ligne musicale plus
nette, plus tranchée.
Benoit
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